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Ronde de nuit | Sarah Waters

| Admin | Livres Lesbiens

RondenuitLondres, 1947. Quel fantôme du passé hante Helen qui subit, désemparée, le lent délitement de sa liaison interdite avec Julia, une jeune auteur à succès rencontrée pendant la guerre ? Pour quelles raisons Kay, une ancienne héroïne du Blitz, erre-t-elle désormais, inconsolable, dans les rues de la ville ? Pourquoi Viv, une jeune femme douce et glamour, ne parvient-elle pas à quitter son amant, un ancien soldat marié et père de famille ? Quel secret cache Duncan, l'intrigant petit frère de Viv, en se réfugiant dans le monde de l'enfance et en refusant tout échange avec l'extérieur ? Remontant le cours des vies de ces quatre personnages jusqu'aux terribles mois du Blitz, Sarah Waters distille peu à peu les événements et les sentiments qui unissent Kay, Helen, Viv et Duncan, eux que rien ne semble devoir lier dans ce triste Londres d'après-guerre, si ce n'est la difficulté à surmonter le souvenir des privations et des souffrances endurées.

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Poche: 562 pages

Editeur : 10 X 18 (4 octobre 2007)
Collection : Domaine étranger
Langue : Français
ISBN-10: 226404506X
ISBN-13: 978-2264045065
Dimensions du produit: 17,8 x 10,2 x 3,2 cm
Moyenne des commentaires client : 3.8 étoiles sur 5  Voir tous les commentaires (9 commentaires client)

Extrait

Donc voilà, se dit Kay, voilà le genre de personne que je suis devenue : quelqu'un dont les pendules et les montres se sont arrêtées, et qui peut dire l'heure en regardant en bas quel nouvel estropié sonne à la porte de son logeur.
Elle se tenait devant la fenêtre ouverte, vêtue d'une chemise sans col et d'une culotte grisâtre, fumant une cigarette et observant les allées et venues des patients de Mr Léonard. Ils étaient ponctuels - si ponctuels qu'elle pouvait effectivement dire l'heure en les voyant arriver : la femme au dos cassé, le lundi à dix heures ; le soldat blessé, le mardi à onze. Tous les jeudis, c'était un homme âgé, assisté par un jeune homme à l'air un peu égaré : Kay aimait bien surveiller leur arrivée. Elle aimait bien les voir remonter lentement la rue : l'homme impeccable dans son costume sombre de croque-mort, le garçon sérieux, patient, séduisant aussi - comme une allégorie de la jeunesse et du grand âge, se disait-elle, sur une toile de Stanley Spencer, ou un de ces peintres modernes excessivement réalistes. Après eux, c'était le tour d'une femme accompagnée de son fils, un gamin affligé de lunettes et d'un pied bot ; après, d'une vieille Indienne souffrant de rhumatismes. Le petit garçon traînait parfois, s'amusant à gratter la mousse et la poussière accumulées entre les dalles bri­sées de l'allée avec sa chaussure d'infirme, tandis que sa mère discutait avec Mr Léonard, dans l'entrée. Une fois, récemment, elle avait levé les yeux et vu Kay qui les observait ; et elle avait entendu le petit faire une comédie dans l'escalier car il ne voulait pas aller aux toilettes tout seul.
«C'est à cause des anges sur la porte ? avait-elle entendu la mère demander. Mais enfin, ce ne sont que des images ! Un grand garçon comme toi !»
Kay devinait que ce n'étaient pas les blafards anges edwardiens de Mr Léonard qui l'effrayaient, mais la possibilité de la rencontrer, elle. Il devait imaginer qu'elle hantait le dernier étage, sous les toits, comme un fantôme ou une folle.
Il avait raison, d'une certaine manière. Car il lui arri­vait d'aller et venir sans cesse, comme les fous, dit-on. Ou bien elle demeurait assise pendant des heures d'affi­lée - plus immobile qu'une statue, car elle observait les ombres rampant sur le tapis. Alors il lui semblait réellement être un fantôme, peut-être, devenir partie intégrante de la matière usée de la maison, se dissoudre dans l'ombre qui s'accumulait comme la poussière dans ses angles bizarres.
Un train passa, entrant dans la gare de Clapham Junction, à deux rues de là ; elle sentit la vibration dans le rebord de fenêtre sous ses bras. L'ampoule d'une lampe derrière son épaule ressuscita soudain, clignota une seconde comme un oeil irrité, puis s'éteignit. Le mâchefer dans la cheminée - une vilaine petite chemi­née, la pièce était autrefois une chambre de bonne - tomba lentement. Kay prit une dernière bouffée de sa cigarette, puis la pinça entre le pouce et l'index pour l'éteindre.
Cela faisait plus d'une heure qu'elle était à la fenêtre. Nous étions mardi : elle avait vu arriver un homme au nez retroussé, avec un bras abîmé, vaguement attendu les deux modèles de Stanley Spencer. Et puis elle avait décidé de laisser tomber. De sortir un peu. Il faisait beau, après tout : c'était la mi-septembre, le troisième mois de septembre d'après-guerre. Elle passa dans la pièce voisine, qu'elle utilisait comme chambre, et commença de se changer.
La pièce était plongée dans la pénombre. Certaines vitres avaient été soufflées, et Mr Léonard les avait remplacées par du lino. Le lit était haut, et recouvert d'un dessus-de-lit en chenille de coton relativement pelée : le genre de lit qui vous forçait à penser, de manière déplaisante, à tous les êtres qui au cours des années y avaient dormi, fait l'amour, tourné et viré en proie à la fièvre, y étaient nés, y étaient morts. Il en émanait une odeur légèrement aigre, comme celle d'un pied de bas porté dans la journée. Mais Kay y était habituée, et ne la remarquait plus. Pour elle, cette pièce n'était qu'un endroit où dormir, ou bien rester allongée sans dormir. Les murs en étaient vides, neutres, comme quand elle y avait emménagé. Elle n'y avait jamais accroché un tableau, installé des livres ; elle ne possé­dait ni tableaux ni livres ; elle ne possédait pas grand-chose. Elle avait juste fixé une longueur de fil de fer dans un angle, auquel elle suspendait ses vêtements sur des cintres de bois.
Ses vêtements, au moins, étaient impeccables. Elle les passa en revue, choisit une paire de chaussettes soi­gneusement reprisées et un pantalon de bonne coupe. Elle ôta sa chemise pour en passer une plus propre, avec un col blanc souple qu'elle pouvait porter ouvert, comme une femme.

Revue de presse

C'est dans cette atmosphère de grisaille, d'amertume et de désenchantement que Sarah Waters conduit son chassé-croisé amoureux. Au travers d'une rencontre fortuite, d'une esquisse de confession, elle glisse les indices de vies, de liens et d'histoires que la guerre révélera en même temps qu'elle révèle ces êtres à eux-mêmes. Dans leur force ou leur lâcheté. Comme Kay, héroïque ambulancière dont les interventions nocturnes dans les décombres de Londres offrent des moments aussi saisissants que poignants. Viv qui tente d'oublier dans les bras de Reggie la peur, les privations, le rationnement ; ou encore Duncan qui observe, presque impassible, derrière les barreaux de sa cellule, le ciel strié d'éclairs apocalyptiques, quand d'autres chantent pour couvrir le sifflement des bombes....
Outre l'art subtil du dévoilement progressif de cette redoutable conteuse, il faut saluer ici son sens du détail et de la description précise et juste, qui donne toute sa texture de poussière et de cendre à ce somptueux roman d'amour et de regret. (Christine Rousseau - Le Monde du 1er septembre 2006 )

Note d'intention de l'autrice : Dans mes œuvres, vous aurez remarqué une constance singulière : l'utilisation des mêmes prénoms et parfois des mêmes caractères pour mes personnages. Cette méthode est une invitation à une expérience de lecture que vous ne trouverez nulle part ailleurs. Imaginez-vous un instant dans le monde du cinéma. Lorsque nous apprécions une actrice ou un acteur, nous sommes tentés de suivre leur carrière, découvrant des rôles variés dans des films aux contextes distincts. Cette continuité crée un fil d'Ariane émotionnel, reliant des œuvres par une présence familière. 
De la même manière, dans mes romans, les personnages portent parfois les mêmes prénoms et noms. Cette récurrence est une invitation à explorer différentes facettes d'une personnalité et des existences, à la voir évoluer dans des contextes, des époques et des intrigues variées. 
Cette approche est ma manière de les imaginer, de créer un univers littéraire où chaque histoire est liée par des fils invisibles. Je vous convie donc à plonger dans ces œuvres distinctes comme dans une toile inédite où se révèlent les portraits des femmes qui m’inspirent…


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