Au-là - tomes 1 + 2 - 453 pages | David Cooper
Résumé : Oliver Nollan, 23 ans, part en Amérique du sud pour surfer le versant nord de l’Aconcagua avec plusieurs de ses amis. Les vacances prennent fin et il se retrouve à bord du vol 571 en direction de Los Angeles. Ce qu'il ignore, c'est que dans les prochaines minutes qui suivront le décollage, le pilote va perdre le contrôle de l'appareil en survolant la Cordillère des Andes. Lui et huit autres passagers survivront au crash à plus de six mille mètres d'altitude, espérant l'arrivée des secours qui ne viendront jamais. Ils réaliseront qu'ils ne pourront compter que sur eux-mêmes pour sortir vivant de ce piège de glace.
Nombre de pages : 312
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AU-DELÀ
Jusqu’où iriez-vous pour survivre ?
Version intégrale
Édition corrigée par Jennifer Baragoin, Émilie Bigorgne, Béatrice Guillart
______________________________Jusqu’où iriez-vous pour survivre ?
Version intégrale
Édition corrigée par Jennifer Baragoin, Émilie Bigorgne, Béatrice Guillart
Jour 1
Aéroport de Santiago.
— Le vol 571 en direction de Los Angeles. Embarquement immédiat porte D.
En entendant l'annonce résonner dans la salle d'embarquement, Colin Queen rangea son magazine dans sa mallette et se redressa en prenant son bagage à main. Il jeta un rapide coup d’œil sur son portable et l’éteignit avant de se diriger vers une jeune hôtesse. Celle-ci lui prit son billet, vérifia son passeport et lui fit un grand sourire avant de le lui rendre.
— Merci monsieur, et bon voyage sur United Airlines.
Une fois installé à bord de l’avion, à la place 45E, Colin Queen attacha sa ceinture puis lança un coup d’œil sur les autres passagers. Quelqu'un s'assit près de lui et le salua avec un léger accent espagnol.
— Bonjour.
Colin esquissa un léger sourire à la femme qui prenait place sur le siège voisin et tourna les yeux vers le hublot. Il voulait s’imprégner une dernière fois des paysages du Chili. Il n’était resté que trois jours et il lui tardait déjà de rentrer chez lui et de retrouver le luxe et le confort de sa maison. Après de longues minutes, il sentit les moteurs de l’avion se mettre en route. L’appareil roula en direction de la piste de décollage.
— Mesdames, messieurs, bonjour, je suis le commandant Foreman. Bienvenue sur le vol United Airlines 571 en direction de Los Angeles. Le vol durera sept heures et notre équipage se tiendra à votre disposition pour vous apporter des collations. Pendant le décollage, nous vous prions de rester assis et d’attacher vos ceintures. Merci d’avoir choisi notre compagnie et bon vol.
Colin soupira, déjà fatigué à l’idée de devoir passer les sept prochaines heures enfermé dans cet avion. Il sortit néanmoins une revue économique, et la posa sur ses genoux, bien décidé à faire passer le temps.
* * *
Plus loin, dans les rangées, près du hublot, Oliver Nollan soupirait lui aussi. Il allait passer tout ce temps coincé dans cet appareil près d’un homme qu’il détaillait du coin de l’œil. Déjà, il regrettait de ne pas avoir pu rester avec ses amis pour le reste des vacances. Ses yeux se tournèrent vers l’extérieur pour voir l’asphalte défiler plus rapidement. Son avion s’apprêtait à quitter le sol du Chili.
Quelques secondes après le décollage, il put détailler les montagnes au loin, déjà amer et nostalgique. Toute cette neige, ce grand air, ces plaines de verdure formaient un paysage à mille lieues de celui de Los Angeles. Il détourna les yeux tandis que l’ennui le guettait déjà. Balayant du regard l’avant et l’arrière de l’avion, il s’aperçut qu’ils n’étaient pas nombreux dans l'appareil ; cinquante personnes tout au plus, et il avait fallu qu’il se retrouve à côté d’un homme en costume cravate qui ne serait certainement pas très agréable.
* * *
Après que l’avion eut pris sa vitesse de croisière, vers l’avant de l’appareil, Kate Mitchell sortit plusieurs magazines de son sac. Elle baissa la tablette devant sa fille et lui tendit ses crayons.
— Tu restes là ma puce, je reviens.
— Oui maman.
Elle lui sourit en caressant ses cheveux bruns et se leva afin de marcher entre les rangées. Elle vit un ballon de football tomber à ses pieds et le ramassa avant de le rendre aux deux jeunes hommes qui venaient de se redresser.
— Tenez !
— Merci madame ! répondit l’un d'eux, un sourire charmeur aux lèvres.
Kate lui renvoya son sourire et continua d'avancer afin de rejoindre les toilettes. Dans son dos, un des deux garçons penchait la tête pour la suivre des yeux. Il commenta à son ami :
— Putain ! Ça, c’est mon style de nana !
Son copain lui prit le ballon des mains et se réinstalla dans son siège avant de répondre :
— Je préfère celle qui est deux rangées derrière !
* * *
Ses lunettes sur le nez, Danielle restait concentrée sur son livre. Elle ne prêtait pas la moindre attention à ce qu’il se passait autour d'elle. Il ne lui tardait qu’une chose : arriver à Los Angeles. Elle était venue voir l'un de ses amis qui tenait un haras, et avait voulu s’aérer l’esprit à la suite d’une rupture sentimentale. Elle fut interrompue par un jeune homme qui s'arrêta à sa hauteur :
— Excusez moi ? Je peux m’asseoir ?
Sur le silence de Danielle, il se permit de reprendre:
— J’aurais bien trouvé une excuse bidon du genre que la personne assise à côté de moi prend trop de place, mais je veux pas faire le lourd.
Danielle avait levé ses yeux pour détailler un instant son interlocuteur. Elle finit par lui sourire :
— Vous pouvez… Mais à vos risques et périls, je suis pas du genre bavarde.
Il s'assit, ravi, et lui tendit la main.
— Je ferai la conversation pour deux. Je suis Josh. Enchanté.
— Danielle.
Josh la détailla et se remit correctement sur son siège.
— Alors ? Tenta-t-il. Vous veniez faire quoi au Chili ?
Il hésita et rajouta :
— On peut se dire « tu » ? Parce que j’ai assez donné dans les politesses depuis que je suis là !
Amusée, Danielle tourna une page de son livre et leva les yeux sur lui.
— Ça vous arrive souvent de passer d’une question à une autre comme ça ?
— Je suis du genre pas très clair dans ma tête.
Il réalisa soudain le double sens de sa réponse.
— Enfin non ! Pas du genre psychopathe, non parce que…
Il leva les sourcils et força un sourire, sans réponse à donner.
— Je me perds là!
Danielle sourit davantage, amusée par l'emportement et le caractère plus timide de ce jeune homme qui, elle devait l’admettre, était inhabituel. Lui de son côté, en profita pour la détailler un peu plus.
— Et… Tu veux boire un truc ? reprit-il. Je vais aller voir les hôtesses.
— Tu veux que je réponde à quelle question en premier ? renvoya Danielle.
— La dernière, je vais chercher à boire et tu répondras aux autres après.
— Oui… Va te rafraîchir un peu.
Josh lui sourit en se levant et une annonce résonna:
— Mesdames, messieurs, nous allons traverser une zone de perturbations. Veuillez regagner vos sièges s’il vous plaît, merci.
Josh se rassit, un peu dépité, et fixa Danielle.
— La fraîcheur attendra !
Danielle garda ses yeux sur son livre, tourna une page et lui répondit sans le regarder :
— Tu as le temps de souffler comme ça.
Josh afficha un air incertain et leva les sourcils. Il prit quelques secondes pour assimiler sa réplique.
— Souffler ?
L’incompréhension du jeune homme fit sourire Danielle. Elle releva son regard sur lui :
— Te calmer, expliqua-t-elle... On dirait que t’es monté sur du deux cent vingt volts là, donc tu peux souffler. Détends-toi.
Josh baissa les yeux en secouant la tête. Visiblement, cette fille le rendait nerveux.
— Ouais, me détendre, c’est ça le problème ! Tu sais ? Ce truc que vous avez les filles à mettre toujours les garçons mal à l’aise. On sait plus quoi faire !
Danielle sourit et plissa les yeux. Elle prit une expression plus secrète et se pencha un peu sur lui.
— Tu veux savoir quelque chose ?
Josh se tendit sur cette proximité et referma ses doigts à l’accoudoir. Il avait ce besoin soudain de se tenir à quelque chose suite aux frissons provoqués par le parfum de Danielle.
— Ouais.
— Au début, les premières semaines, c’est nous qui vous mettons mal à l’aise… Puis, le temps passe, les mois, les années… Les aises se prennent et à la fin, c’est nous que vous mettez mal à l’aise.
Elle se recula dans son siège et ajouta d'un signe de la main.
— Dans un sens très désagréable qui nous oblige à quitter le pays pour ne pas faire de dépression.
Josh leva les sourcils en essayant de comprendre cette longue tirade. Le ton de cette jeune femme avait sonné très accusateur et son malaise ne le quittait plus. L’avion commença à s’agiter sous les turbulences annoncées, mais il ne la quitta pas des yeux.
— Je sais pas trop.
Dieu savait que Danielle ne parlait pas pour ne rien dire. Elle était la mieux placée pour aborder ce type de sujet depuis sa rupture avec son compagnon. Une rupture qui l’avait poussée à quitter les États-Unis pour plusieurs semaines. Mais elle avait compris : elle avait fait le bilan de trois ans de vie commune et rentrait chez elle en pleine forme. Elle reporta son regard sur le livre.
— Tu sais quoi ? Laisse tomber, Joey…
— Josh… Je m’appelle Josh ! corrigea le concerné.
Il préféra ne rien ajouter en voyant qu’il la dérangeait.
* * *
— Mesdames, messieurs, nous allons de nouveau entrer dans une zone de turbulences. Merci de rester assis, vos ceintures attachées.
Colin soupira d’agacement et continua de tourner les pages de son livre. Il détestait les avions, surtout quand le ciel était nuageux ou perturbé par les intempéries.
Une heure passa, puis deux.
Tandis qu’il mangeait son sandwich, il tourna son regard vers le hublot. Le ciel était dégagé. Les nuances entre le bleu azur du ciel et le manteau blanc des montagnes enneigées étaient éblouissantes. Le chariot de ravitaillement s'arrêta à son niveau.
— Vous désirez prendre un thé, un café, un chocolat ?
Colin regarda l’hôtesse puis l’homme assis à ses côtés qui lui faisait un léger signe de tête.
— Allez-y, je vous en prie, lui fit-il poliment.
— Ce sera un thé, s’il vous plaît.
Dès que l'hôtesse se tourna vers son chariot pour récupérer une tasse, une légère secousse se fit ressentir. Colin fronça les sourcils, inquiet. Ces perturbations depuis le décollage ne le rassuraient pas, d'autant qu'il n'était jamais vraiment à l'aise en avion. Il prit son gobelet, mais n’eut pas le temps de l’amener à ses lèvres qu’une autre secousse, plus violente, secoua l’appareil. Le liquide chaud se renversa sur ses cuisses, lui brûla la peau à travers le tissu de son pantalon. Son regard fut attiré par le hublot où il put voir le sommet des montagnes se rapprocher dangereusement. L'instant suivant, l’appareil se retrouva brutalement secoué. Des cris retentirent dans la cabine. Des masques à oxygène tombèrent du plafonnier devant les passagers. Une autre secousse se fit ressentir, puis une autre plus violente. Les mains agrippées aux accoudoirs, le regard rivé sur le hublot, Colin fut saisi d'effroi en voyant l'aile arrachée. Des sacs et des valises s’écroulèrent sur le sol, relâchés par les soutes ouvertes à cause des turbulences. Les lumières de l’appareil clignotèrent, court-circuitées. Pris de panique et tétanisé par la peur, Colin se recroquevilla sur son siège, le visage baissé, les paupières fermées.
Tout se passa vite, trop vite, trop brutalement. Entre deux secousses, au milieu des cris affolés des passagers, un long craquement se fit entendre au niveau de la queue de l’avion. Alors le froid s'engouffra dans l'appareil. Avec la vitesse, le vide aspira les sièges, les passagers, les valises et tout ce qui se trouvait à sa portée. Le froid pénétra l’appareil et Colin reçut de la neige en plein visage, lui glaçant le sang. Il tourna la tête vers l’homme à ses côtés. Il le savait, l’avion allait s’écraser. Il mourrait dans les prochaines secondes. De l'immense trou béant à la place de la queue derrière lui, une force le tira, l’aspira. Seule sa ceinture le maintenait encore dans son siège. D’autres cris retentissaient, d’autres bruits de fracas résonnaient. Il n'entendait plus le moteur à présent. Le sifflement venait-il du vent ? De la vitesse ? L’appareil glissait-il sur l’air ? Était-il déjà mort ? Il eut le malheur de tourner le visage pour voir l’ampleur de cette catastrophe. Les autres passagers derrière eux n’étaient plus là. La queue de l’avion s’était brisée, détachée. Il vit une femme sur son siège disparaître dans les airs. Il se détourna, bouleversé, désemparé. La seconde suivante, un choc brutal le plongea dans l'inconscience.
* * *
Les suites seront postées de façon hebdomadaire à hauteur de 20% de l'oeuvre intégrale.
Plus d'info sur l'oeuvre : steditions.com/romans-gays-mxm/au-dela-i...es-david-cooper.html
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