Skip to main content

Editions

Remember Me

Résumé : Jeune inspectrice à la criminelle depuis quatre ans, Sarah Leary porte en elle les stigmates du meurtre jamais résolu de sa jeune soeur Danielle, assassinée il y a dix ans. Affaire classée faute de preuve et de coupable, jusqu'à ce que Samuel Lewis, ex petit-ami de la victime, pousse un jour la porte du bureau et fasse ressurgir le passé. Nouveaux indices, nouveaux témoins, nouveaux suspects, rien ne sera épargné à Sarah qui peu à peu, au fil de ses investigations, verra se profiler une vérité aussi surprenante que terrifiante, qu'elle aurait été très loin d'imaginer.

Lire la suite...Remember Me

Drama Queen - Tome I

 DRAMA QUEEN

- Tome 1 -

Qui a dit que la mort était une fatalité ?

ET REVUE PAR LES AUTEURS

 

Cette histoire a été écrite en avril 2008

 


 

Assise, son stylo à la main, Sarah tapait doucement son bouchon sur sa feuille de contrôle sur laquelle quelques cases étaient cochées. Elle regarda autour et vit les autres élèves concentrés sur leurs copies. Elle savait d’avance que la sienne resterait quasiment vierge. Elle hésita, ses lèvres pincées et fixa une autre élève devant elle qui lui tournait le dos. Elle lança un rapide coup d’œil sur le professeur plus loin et se redressa très prudemment. Elle se pencha et tenta de voir quelques réponses. Elle sursauta quand une boulette de papier la percuta et se rassit subitement sur sa chaise pour voir son « agresseur ». Ce dernier n’était autre que sa meilleure amie assise une table plus loin. Dans un signe des lèvres elle mima un « quoi ? » accompagnée  d’une expression accusatrice.

« Mademoiselle Leary. Vous voulez des jumelles ? »

Sarah se mordit le coin de sa lèvre inférieure et baissa ses yeux sur sa copie. Elle ragea intérieurement des rires de ses camarades de classe. Elle enroula quelques mèches dorées autour de son index et répondit.

Sarah : Non.

Le professeur garda ses yeux accusateurs sur l’étudiante et le silence tomba pour laisser place à la concentration des élèves. La jeune blonde patienta quelques minutes et releva ses yeux alentour. Elle remarqua alors cette étudiante brune à la table de gauche qui la fixait. Elle les plissa un peu, marqua une courte pause et saisit une feuille blanche afin d’y noter quelques mots. Elle la lui montra pour révéler.

« DIX BILLETS CONTRE TES REPONSES. »

La brune afficha un très léger sourire et secoua la tête. Elle garda ses yeux noisette sur Sarah, prit un air plus moqueur et griffonna quelques mots sur un papier. Elle le releva et lui montra sa réponse dans un signe de sourcils.

«J’ai l’air si désespéré que ça? »

Sarah se retrouva plus agacée. Son expression accusatrice et dédaigneuse répondit à tout ce qu’elle ne prit pas la peine d’écrire. Elle se redressa pour regarder encore sa copie, mais la sonnerie de fin de cours retentit. Les chaises grincèrent sur le sol pour qu’elle se lève et marche entre les rangées de tables. Elle posa sa copie sur le bureau du professeur avant de sortir dans le grand couloir du lycée. Elle rejoignit sa meilleure amie et la suivit vers les casiers.

Sarah : Elle est vraiment pas aimable…

La grande brune se tourna sur elle en levant un sourcil.

Sydney : Qui ?

Sarah : Ryan…

Sydney : Je vois pas vraiment ce qu’elle fait ici. Y’a des écoles spécialisées pour les gens comme elle.

Sarah s’arrêta devant son casier et l’ouvrit dans un soupir d’agacement.

Sarah : C’est pas la question… c’est une garce... je lui demande jamais rien. Je suis quand même sympa de pas faire comme tout le monde en me fichant d’elle, la moindre des choses serait au moins qu’elle m’aide ! J’étais même prête à la payer !

Une étudiante arriva à leur hauteur et demanda.

« Payer qui ? »

La grande brune prit un air dégoûté et fixa l'arrivante.

Sydney : Sarah est en train de me dire qu’elle a osé demander quelque chose au pestiféré numéro un.

Danielle leva les sourcils et fixa sa meilleure amie qui tenait ses livres contre sa poitrine.

Danielle : T’as parlé à Ryan ?

Sarah roula des yeux sur cette question accusatrice et se remit en route.

Sarah : Si je n’ai pas au moins un C au prochain devoir d’histoire, mes parents m’envoient chez mon oncle Grant au Texas... Adieu la plage et le soleil cet été…

Sydney : Et de toute façon, comment tu veux parler à une fille qui est muette et sourde ?!

Sarah : Elle lit sur les lèvres, Syd’…

Danielle : Mais elle entend pas ce qu’on dit.

La blonde fut moins certaine de cette conclusion. Sydney tourna ses yeux sur Sarah et leva un sourcil dans une expression interrogative et perplexe.

Sydney : C’est pas le moment de faire dans le social, Sarah !

Sarah : C’est pas du social, c’est de l’empathie ou… de la compassion… Au choix.

Sydney : Tu vas trop à l’église ma vieille.

Danielle : En tout cas, ça doit être ultra frustrant de pas pouvoir…

Elle prit un instant et afficha un sourire malicieux avant de finir.

Danielle : gémir quand tu te fais sauter…

Sydney : Et toi, Dan’, t’y vas pas assez…

Sarah rit doucement sur cette réplique et pénétra dans l’autre salle de cours.

Sydney : En tout cas, j’en connais un qui voudrait bien t’entendre et je peux te garantir qu’il ne s’agit pas du tout puissant !

Danielle posa son sac de cours sur la table et s’installa dos à la fenêtre en croisant les jambes. Elle fixa les deux autres filles qui s’asseyaient et se repoussa quelques mèches dans un geste féminin.

Danielle : Brian couvre mes soupirs… C’est pas le truc excitant, vous voyez ? Non pas que je sois narcissique au point de prendre mon pied à m’entendre gémir moi-même, mais quand ton mec arrive à couvrir tes bruits…

La brune la coupa.

Sydney : C’est qu’il est en train de prendre son pied, Dan’...

Danielle : Il oublie le mien… Parce que pour relancer la machine une fois qu’il a fait la vidange, je passe trois heures à le…

L’autre blonde la coupa en affichant une expression de dégoût.

Sarah : Dan’... Stop…

Danielle sourit et fixa son amie dans un petit air provocant. Cette dernière ne changeait pas, demeurait toujours aussi gênée quand elle parlait de sexe. Elle s’en amusait ! Sarah s’assit correctement et rajusta sa mini jupe sur ses cuisses. Elle remonta son bas dans un geste discret et vit la « fameuse » brune, sujet de leur conversation, pénétrer dans la salle. Sydney la suivit des yeux puis les baissa sur ses ongles qu’elle limait tout en s’asseyant sur sa table.

Sydney : En plus de ça, je suis sûre qu’elle est lesbienne…

Danielle fixa la jeune fille qui s’installait plus loin et se cala contre la fenêtre, en la détaillant sans la moindre gêne.

Danielle : C’est pas sûr, c’est certain… Les bruits de couloir, ça trompe pas.

Sydney : Et si elle l’est... Même une fille n’en voudrait pas.

Assise devant Danielle, Sarah détourna ses yeux sur la brune qui s'était calée dos au mur opposé.

Sarah : Elle est quand même mieux que les trois quarts des filles du lycée… Elle est bien foutue…

Elle fixa Danielle qui détaillait Faith et rajouta.

Sarah : T’étais la première à le dire à la piscine l’autre jour…

L’autre blonde sourit pour extrapoler dans une plaisanterie.

Danielle : C’est vrai… Tu crois qu’elle accepterait de s’envoyer en l’air avec moi ?

Sur cette question, Sydney se mit à rire et Sarah roula des yeux, exaspérée.

Sarah : Tu penses jamais à autre chose qu’au sexe ?

Danielle : Si… A faire les boutiques…

La grande brune les regarda à tour de rôle et rajouta.

Sydney : N’oubliez pas le samedi Shopping. Ils ont reçu des nouveautés tout droit sorties de la côte Est et d’Europe…

Le professeur pénétra dans la salle de cours et posa sa mallette sur le bureau en rajustant le haut de son pantalon. Les trois filles grimacèrent simultanément et Danielle commenta d’une voix secrète.

Danielle : Non mais, regardez-moi ce porc... Il a dû déjà boire sa bouteille de Whisky… Je déteste l’avoir en fin de journée…

Sydney : J’en ai la nausée…

Sarah : Ils devraient le virer...

« Vous allez ranger vos livres. Je ne veux pas entendre un mot jusqu’à la fin de l’heure… »

Sarah se tendit en voyant la feuille posée devant elle alors que personne n’avait été prévenu du contrôle. Elle lança un regard sur Danielle et Sydney qui affichaient la même expression dépitée et fixa rapidement les autres élèves qui ne disaient rien,  en commençant à remplir leurs copies.

 

*********

 

De l'autre côté de la salle, jambes croisées, le dos toujours calé contre le mur, Faith tenait son stylo sur sa feuille de contrôle mais ses yeux parcouraient les courbes de la blonde qu’elle avait « provoquée » quelques minutes plus tôt. Elle s’était attendue à une telle réaction de sa part. De toute façon, cette fille et ses amies étaient ce qu'elle appelait les « Reines » du lycée. Tout en esquissant quelques traits rapides sur un cahier posé près de sa copie, elle jeta des coups d’œil dans sa direction et la vit en pleine remise en question. Ce qui l'amusait était que Sarah avait maintes et maintes expressions sur son visage. Elle n’avait pas besoin d’avoir le son pour deviner l’état d’esprit de cette dernière. Un petit sourire moqueur et amusé dessina le coin de ses lèvres en gardant, malgré tout, le visage baissé pour rester discrète. Durant les longues minutes qui suivirent et comme souvent, son regard parcourut le reste de la salle, les autres élèves, puis le professeur : monsieur Tipple. Il était répugnant et le seul fait de poser ses yeux sur lui, lui rappelait encore cette vision de ce dernier en train de se masturber sous le bureau pendant un contrôle comme celui-ci. L’expression de la brune s’était faite aussitôt plus dure, plus fermée et rebutée. Elle avait compris qu’il n’était pas nécessaire de discuter avec les gens pour les connaître, ou du moins, savoir les traits fondamentaux de leur caractère. Monsieur Tipple était un pervers alcoolique qui devait certainement s’adonner aux joies du visionnage de films pornographiques. Pourquoi savait-elle tout cela ? Tout simplement parce qu’elle avait ce sens aiguisé qui percevait les vapeurs d’alcool, qu’il était certain qu’aucune femme, digne de ce nom, ne pouvait vivre avec un homme comme lui.

 

*********

(Suite non disponible sur l'aperçu du livre)

L’heure passa lentement pour Sarah qui n’avait pas pu écrire plus d’une seule page de ce devoir de littérature. Quand la sonnerie retentit, elle se leva avec les autres élèves pour aller poser sa copie sur le bureau, mais le professeur, assis sur sa chaise, l’interpella.

« Leary… Restez, j’ai à vous parler… »

La blonde se tendit et lança un coup d’œil sur Danielle et Sydney qui l’attendaient.

Sarah : Je vous rejoins sur le parking...

Les deux filles acquiescèrent d’un signe de tête sans être rassurées quant au « sort » de leur amie. Elles sortirent aussi de la classe jusqu’à ce que cette dernière soit vide d’élèves. Sarah fixa le professeur, rajusta son sac sur son épaule droite et ramena son manuel devant elle. Elle était perplexe, inquiète et ne put retenir une réplique agressive.

Sarah : Si c’est pour me dire que vous voulez voir mes parents, ils sont déjà au courant qu’ils doivent venir, monsieur Tipple…

Le professeur se redressa et remit vulgairement sa chemise qu’il coinça dans à l’arrière de son pantalon. Sarah pouvait voir ses auréoles de transpiration au niveau de ses aisselles et s’en dégoûta davantage. Il mit ses mains dans ses poches, marqua un silence et détailla son élève un instant puis, prit les copies pour chercher celle de la blonde et un sourire malsain dessina ses lèvres.

« Je vois que vous avez étayé, mademoiselle Leary. Comme toujours… »

La blonde roula des yeux dans un soupir silencieux qui révélait son agacement.

Sarah : J’ai jamais été douée pour les cours… Chacun son truc…

Le professeur la dévisagea et marcha d’un pas lent vers la porte pour la fermer.

« J’ai quelque chose à vous proposer... »

Sarah le suivit des yeux sans bouger et fronça les sourcils sur sa réaction qu’elle ne comprit pas.

Sarah : J’ai pas besoin de cours particuliers si c’est là où vous voulez en venir…

L’homme la fixa et revint vers le bureau pour reposer la feuille. Il releva ses yeux imbibés de sang sur elle et ses doigts frottèrent son menton mal rasé.

« J’ai connu une élève comme toi il y a longtemps... »

Il marcha vers elle d’un pas lent mais Sarah recula d’instinct, l’air incertain et perturbé. Il sourit dans une expression vindicative.

« Ce genre de filles comme toi, tu sais ? Qui se prend pour une petite princesse, qui s’habille comme une garce pour exciter tous les mecs aux alentours... »

Cette fois, Sarah se tendit. Ses doigts se fermèrent autour de son manuel contre sa poitrine sans qu’elle ne le quitte des yeux. Elle se repoussa instinctivement ses mèches de son visage dans un mouvement de tête.

Sarah : Vous êtes ivre monsieur Tipple... Je sais pas si vous êtes conscient de ce que vous êtes en train de me dire…

Le professeur arbora un sourire ironique et secoua la tête en s’approchant encore.

« Oh non… Non, non. Je sais très bien ce que je dis. Je sais comment faire avec les élèves comme toi…»

Sarah le fixa encore et dans une réaction de défense, se redressa pour marcher d’un pas pressé vers la porte.

Sarah : Désolée, mais je dois partir, on m’attend…

Le professeur la retint par le bras et le serra brutalement de sa main.

« Tu vas nulle part tant que je l’ai pas dit... »

La blonde voulut se dégager prise par une légère douleur que ce contact inattendu venait de provoquer.

Sarah : Lâchez-moi ! Vous me faites mal…

Elle tenta de nouveau de se reculer mais l’homme lui envoya un revers de sa main gauche en plein visage.

« La ferme… »

Sarah trébucha en arrière en se retenant à une table pour ne pas tomber, ahurie de la tournure de cet « entretien ». Une des chaises tomba dans un léger bruit de fracas.

Sarah : Vous êtes malade !

L’homme se rapprocha, alors que la blonde se tenait à l’écritoire. Il afficha de nouveau un sourire pervers. Il la saisit par les bras, faisant tomber son manuel et la redressa en la plaquant contre le mur.

« Tu vas la boucler... »

Une gifle résonna dans la pièce, assommant quelque peu Sarah qui tentait de se défaire de son emprise.

« Espèce de petite allumeuse… »

La panique de la jeune fille venait de monter d’un cran en raison de ce coup, de ce goût métallique qu’elle sentait couler au coin de sa lèvre. Elle tenta encore de se défaire et sa voix se craqua.

Sarah : Je vous en prie… Arrêtez… Laissez-moi partir…

Le professeur tenait Sarah fermement contre le mur et ne se trouvait plus qu’à quelques centimètres d’elle. L’expression toujours aussi perverse et malintentionnée, il la fixa pendant que sa main droite glissait sur l’extérieur de la cuisse de son élève.

« Alors, maintenant, tu fais ta gamine, hein ? Alors que tu te pavanes comme une pute… »

Il la brutalisa, la poussa violemment sur le sol et sa main défit la ceinture de son pantalon en la fixant.

« Je vais t’apprendre à allumer les hommes, moi... »

Il se jeta sur elle pour l’immobiliser, la bloqua de son avant-bras sur le haut de sa poitrine en lui coupant la respiration. A genoux devant elle, transpirant comme une « bête », sa main droite lui asséna une autre gifle avant de descendre directement sous sa jupe, qu’il releva. Il tira violemment sur son sous-vêtement pour le descendre sur ses cuisses.

« Espèce de salope… »

Sarah émit un hurlement sous cet assaut brutal. Elle était parfaitement consciente des intentions du professeur et sentit la panique la saisir, la faire trembler, sans qu’elle n’ait la force de se libérer de son emprise.

 

*********

 

Dans le couloir, non loin de la classe de cours, Faith fronça les sourcils et tourna ses yeux en direction de la porte. Elle entendit.

« ARRÊTEZ… »

Sans réfléchir, sans se poser la moindre question, elle marcha d’un pas rapide vers ce cri. Elle se figea quand son regard découvrit la scène à travers la petite vitre de la porte. Tipple  était sur Sarah qui se débattait comme elle le pouvait. Son cœur sembla s’affoler devant ce spectacle ahurissant et elle voulut ouvrir, en vain. Elle tourna ses yeux sur le couloir, passa sa main dans ses cheveux et se dirigea vers un extincteur à deux mètres. Elle le saisit sans attendre et fracassa la porte avec. Tipple tourna le visage vers ce bruit, les sourcils froncés alors qu’il maintenait toujours son emprise sur la blonde. Sarah n’eut pas le temps de comprendre ce qu’il en était, qu’elle sentit subitement le corps de l’homme tomber, immobile sur elle. Son cœur affolé, la respiration courte, elle perçut une source de chaleur étrange s’écouler. A bout de force, mais dans un mouvement instinctif, elle repoussa le corps inerte et se recula en rampant en arrière sur ses coudes, sa chemise recouverte de sang. Ses yeux se posèrent  alors sur l’hémoglobine épaisse qui recouvrait peu à peu le sol. Elle cligna doucement des paupières, comme pour tenter de comprendre, de se resituer et son regard remonta sur la brune qui tenait encore l’extincteur. Dans ce silence soudain qui venait de tomber, son cœur, lui, continuait de cogner violemment dans sa poitrine. Tout venait subitement se bousculer. Monsieur Tipple était inconscient. Elle était recouverte de son sang. Il avait essayé de la violer et Faith était arrivée pour faire cesser ses assauts.

Faith restait là sans bouger depuis que ce silence était revenu. Les traits tirés, elle tenait l’extincteur dans sa main droite et ses yeux, à la fois perdus, bouleversés et interrogateurs, passaient de la blonde à l’homme. Elle n’avait pas eu le temps de penser, de se poser de question. Elle avait réagi dans un réflexe instinctif de défense, de peur, d’angoisse et de colère en même temps. Seulement, à en juger par tout ce sang qui s’écoulait de la tête du professeur, elle réalisait que ce dernier était sûrement mort.

Sarah pivota pour se mettre à genoux et avança vers le corps immobile. Elle osa ramener ses doigts sur son cou, chercher un signe de vie, mais constata qu’il n’y en avait plus. Elle rompit ce contact significatif dans un mouvement vif de recul et releva ses yeux affolés sur la brune. Cette panique resta présente et ce silence semblait soudainement trop pesant. Ses sourcils restèrent froncés, ses traits tirés. Elle se releva, tremblante de peur. Une question résonnait : qu’avaient-elles fait ? Ses yeux descendirent sur l’homme inerte, sur ce sang qui était autant sur elle que sur le sol. Tout venait se bousculer dans son esprit. Ses larmes séchées laissaient sur ses joues des traces noires de son maquillage. Elle fixa la brune et sa voix se brisa.

Sarah : Il... Il faut nettoyer…

 


Drama Queen - Tome I - Édition de Luxe

Publication annulée

 

 



Back4

Résumé : Sarah, Danielle et Sydney sont les trois "reines" du lycée de Northfolk. Elles sont le cliché parfait des filles populaires, jolies et riches qui savent organiser des soirées inoubliables. Quand Sarah se retrouve - par accident - sous le corps mort de son professeur, qu'elle croise le regard de Faith Ryan qui tient encore l'arme du crime entre ses mains, elle prend conscience que sa vie ne sera plus jamais comme avant. Faith Ryan, jeune sourde et muette, invisible aux yeux de tous, va se voir entraîner malgré elle par la petite blonde et ses amies.

Publication annulée

 

 

 

Serial Killer - Tome I (Top des ventes)

Serial Killer    4ff38cab9e1dc

Ne faites pas l’erreur de croire ce que vous voyez à la télévision. Le métier de profiler a été dénaturé par les médias, journalistes, auteurs de romans à succès ou encore scénaristes de série tv. Dans la réalitéun profiler américain ne se déplace pas sur le terrain et on ne confie pas non plus à une stagiaire du FBI comme Clarice Starlight – interprétée par Jodie Foster – un dossier aussi important que celui du célèbre serial killer Hannibal Lecter dans le « Silence des Agneaux ». Non, dans quatre-vingt-dix pour cent des cas, la logique veut qu’un profiler américain travaille dans un bureau, enfermé, avec comme seuls supports à ses recherches des rapports détaillés, des photos, et toutes les pièces nécessaires qui lui permettront d’élaborer le profil psychologique du meurtrier.


Je m’appelle Sarah Leary, j’ai trente-trois ans. Rien ne laissait supposer que je travaillerais un jour dans la police. A vrai dire, j’étais journaliste au San Francisco Chronicle entre 2000 et 2005. En parallèle, je poursuivais mes études de psychologie à l’université de Stanford. A la fin de mon année, j’ai rédigé une thèse sur les Serial Killer. Celle-ci a été envoyée au directeur de la police de Los Angeles et j’ai été appelée pour les aider à résoudre une première série de meurtres. Aujourd’hui, quatre ans plus tard, je suis lieutenant et travaille officiellement avec eux. J’ai ainsi aidé à l’arrestation de neuf tueurs en série (Ronald Willams, Samuel Mooney, Quentin Shiffer, Vince Logan, Nick Neilly, Martha Dostoïevskaïa, Joseph Springs, John Abigail et Scott Tremblay). Je ne suis pas à considérer comme une intervenante ni comme un psychologue privé. J’ai été assermentée, ai un bureau au sein du commissariat central de Los Angeles et mon travail est d’assister les inspecteurs qui décideront, ou non, de suivre mes conseils afin de traquer et d’arrêter ces assassins.

207 pages

Prix imprimé : 23.70€ - COMMANDER

Prix téléchargé : 10.00€ - COMMANDER

 


 

 

PROLOGUE

 

Ne faites pas l’erreur de croire ce que vous voyez à la télévision. Le métier de profiler a été dénaturé par les médias, journalistes, auteurs de romans à succès ou encore scénaristes de série tv. Dans la réalité et en règle générale, un profiler américain ne se déplace pas sur le terrain et on ne confie pas non plus à une stagiaire du FBI comme Clarice Starlight – interprétée par Jodie Foster – un dossier aussi important que celui du célèbre serial killer Hannibal Lecter dans le « Silence des Agneaux ». Non, dans quatre-vingt-dix pour cent des cas, la logique veut qu’un profiler américain travaille dans un bureau, enfermé, avec comme seuls supports à ses recherches des rapports détaillés, des photos, et toutes les pièces nécessaires qui lui permettront d’élaborer le profil psychologique du meurtrier.

Je n’assimile pas qu’on puisse établir le profil d’un tueur en série sans être allé sur le lieu de son forfait. Qu’il s’agisse du toit d’un immeuble, d’un appartement, d’un champ, le cadre physique de chaque meurtre a son importance, son atmosphère précise sa charge d’émotions qui permet de voir plus loin que des photos du lieu du crime. Les photos n’ont pas d’âme mais un environnement saura vous parler s’il a des choses à dire et si vous êtes attentifs.

Je m’appelle Sarah Leary, j’ai trente-trois ans. Rien ne laissait supposer que je travaillerais un jour dans la police. A vrai dire, j’étais journaliste au San Francisco Chronicle entre 2000 et 2005. En parallèle, je poursuivais mes études de psychologie à l’université de Stanford. A la fin de mon année, j’ai rédigé une thèse sur les Serial Killer. Celle-ci a été envoyée au directeur de la police de Los Angeles et j’ai été appelée pour les aider à résoudre une première série de meurtres. Aujourd’hui, quatre ans plus tard, je suis lieutenant et travaille officiellement avec eux. J’ai ainsi aidé à l’arrestation de neuf tueurs en série (Ronald Willams, Samuel Mooney, Quentin Shiffer, Vince Logan, Nick Neilly, Martha Dostoïevskaïa, Joseph Springs, John Abigail et Scott Tremblay). Je ne suis pas à considérer comme une intervenante ni comme un psychologue privé. J’ai été assermentée, ai un bureau au sein du commissariat central de Los Angeles et mon travail est d’assister les inspecteurs qui décideront, ou non, de suivre mes conseils afin de traquer et d’arrêter ces assassins.

Voici mon histoire.

 

*********

 

— Post-mortem… Il l’a d’abord étranglée.

Sarah observa le cadavre : une femme de taille moyenne, blonde, svelte, de race blanche. La présence de coups portés au visage indiquait l’évidence d’un combat, d’un court affrontement. Pourtant, les lieux étaient en ordre : la victime connaissait son agresseur et avait été surprise au dernier moment.

— Elle s’appelle Jennifer Davis.

Sarah prit le portefeuille que lui tendait l’inspecteur et scruta la photo d’identité ; Jennifer Davis était une jeune femme de trente ans, plutôt jolie.

Depuis qu’elles étaient entrées dans l’appartement, Faith Ryan n’était pas étonnée du silence de sa collègue. Elle avait pris l’habitude de la voir ainsi, impliquée, attentive à chaque détail. Quand Sarah Leary étudiait la scène d’un crime, elle pouvait rester près de deux heures sur les lieux, sans un mot. Qu’elle soit profiler, qu’ils soient inspecteurs ou simples flics, découvrir pareille scène ne laissait personne indifférent.

Elle fixa le corps. Jennifer Davis avait été dénudée, allongée sur le dos, la tête tournée sur la gauche et les lèvres entrouvertes. Son regard vide présentait les stigmates de sa peur lors de sa mort, ses cuisses étaient écartées. Elle regarda aux alentours. Quelle arme l’assassin avait-il utilisée pour étrangler Jennifer Davis ? Le premier meurtre accusait le fil du combiné téléphonique soigneusement remis en place une fois le forfait accompli. Les yeux de Sarah se plissèrent sur une porte ouverte en face d’elle. Elle fit quelques pas vers la chambre et trouva une ceinture sur le lit. Le meurtrier avait pris soin, cette fois, de bien laisser en évidence l’arme du crime qui appartenait à la victime. Elle fit signe à Faith d’approcher et cette dernière récupéra l’objet qu’elle glissa dans un sachet en plastique.

Faith : J’imagine que c’est l’arme du crime… Je l’envoie au labo.

Sarah : S’il te plaît.

Faith lui sourit mais vit Sarah concentrée, imperturbable. Cette dernière retourna dans le salon, près de la table où le corps gisait inerte sur un tapis. Les lieux paraissaient chaleureux dans l'ensemble, comme chez la première victime, Lisa Hailey.

Sarah restait intriguée. Au cours des trois dernières années, ses études, son travail et les profils psychologiques dressés, avaient permis l’arrestation de plusieurs meurtriers, tous Serial Killers. L’important dans ce genre d’enquête était de lier chaque information trouvée. Les inspecteurs devaient interroger les voisins de l’immeuble, réunir les emplois du temps, celui de la victime et élaborer le degré de criminalité du quartier. Il y aurait d’autres pièces dont Sarah aurait besoin : le rapport d’autopsie, les analyses toxicologiques et sérologiques du laboratoire, la liste des suspects, l’enquête sur la victime, sa famille, ses amis... Autant de paperasse longue à établir dans les détails, mais importante au plus haut point. Sarah resta debout devant le cadavre et examina la pièce pour la énième fois. Elle devait s’imprégner de l’ambiance des lieux, se mettre à la place de l’assassin. Le trouver impliquait plusieurs choses : elle devait le comprendre, faire preuve d’empathie et découvrir ce qu’il cherchait à assouvir…

A chaque meurtre en série correspondait un fantasme, un besoin d’assouvir des pulsions. Comprendre ce fantasme permettrait à Sarah d’établir la genèse exacte de l’enfance du responsable. Ses antécédents sociaux étaient la clef.

 

*********

 

Une semaine plus tard.

Faith frappa à la porte du bureau de Sarah et entra en silence. Elle devinait que Sarah avait passé son week-end à travailler sur les deux crimes. En théorie, un serial killer était nommé comme tel à partir de trois forfaits, trois meurtres commis avec un certain intervalle de temps et dans des lieux différents. La presse et les journalistes s’étaient empressés de trouver un surnom à l’assassin : L’Étrangleur.

Sarah rageait de constater les fuites de certains services à l’intérieur même du commissariat ? Elle savait que les policiers étaient mal payés, mais le fait d’accepter des pots-de-vin dans ce genre d’affaire l’agaçait au plus haut point. Ce type d’appellation et médiatisation ne faisaient qu’encourager leur meurtrier à renouveler ses crimes et affirmer sa toute puissance.

En théorie, ce genre de meurtrier ciblait un type unique de victimes selon le sexe, l’âge ou encore la profession. Les médias pouvaient être utiles dans certains cas, mais leur aide s’avérait parfois être une arme à double tranchant. Sarah leva les yeux sur l’inspecteur et ôta ses lunettes.

Faith : Je voulais savoir si on pouvait discuter, savoir où t’en étais...

Ce qui indiquait à Sarah que l’enquête stagnait pour l’inspecteur Ryan. Les raisons en étaient simples : manque de lien entre les victimes, quantité importante d’informations, absence de témoin. Quand Faith n’avait pas de piste précise, Sarah intervenait et pouvait ainsi l’aiguiller à l’aide des siennes. Etablir un profil avec si peu d’éléments était complexe et elle avait besoin d’au moins quinze jours pour laisser mûrir son étude. Elle avait relié quelques comportements au vu des éléments psychologiques trouvés, mais ceux-ci en étaient déconcertants de similitudes.

Sarah : Tu peux t’asseoir, je vais te dire ce que j’ai, mais ce n’est qu’une ébauche.

Faith s’exécuta sans quitter Sarah des yeux. Elle appréciait particulièrement ce genre de moments, même anodins, pendant lequel elles se retrouvaient toutes les deux, seules dans les bureaux. Il était tard et comme tout bon fonctionnaire d’Etat, la plupart des agents étaient rentrés chez eux. Ceux qui restaient étaient  considérés comme impliqués dans leur travail et leur grade, proportionnel à leur dévotion.

Sarah ramena les documents devant elle et reprit depuis le début, comme si répéter chaque information lui permettait d’approfondir son étude.

Sarah : Pour les victimes... Âge similaire, la trentaine, dates de naissance différentes, jeunes femmes blanches, blondes, entre un mètre cinquante-cinq et un mètre soixante, hétérosexuelles. Jugées charmantes par leur entourage, célibataires, professions libérales ; l’une est médecin, l’autre avocate. Femmes carriéristes, indépendantes, peu d’amis, amants de passage, peu de loisirs.

Elle fixa l’inspecteur.

Sarah : Tout laisse supposer que le meurtrier est un homme de race blanche entre trente et trente-cinq ans. Il a longuement étudié ses victimes, les a approchées et mises en confiance puisque les appartements ne présentent aucun signe d’effraction. Il a un quotient intellectuel normal ou supérieur à la moyenne et a pu susciter l’intérêt de ces jeunes femmes…

Elle glissa le rapport des analyses d’autopsie devant Faith.

Sarah : L’étude A.D.N. des prélèvements de sperme ne correspond à aucun homme déjà enregistré dans nos bases de données. L’analyse des corps précise qu’aucune trace de peau, de cheveux ou de poil pubien n’a été retrouvée sur le corps des victimes. L’agresseur s’est caressé avant d’éjaculer dans la bouche de chacune des deux jeunes femmes.

Son regard se porta de nouveau sur Faith

Sarah : Il fréquente peut-être le corps médical voire la police. Il est informé des procédures destinées à le retrouver. Il est d’apparence arrogante, charmeuse, bel homme et discret, il semble sûr de lui, calme et ne craint pas l’autorité…

Jusque là, Faith comprenait les déductions de Sarah qui restaient pour l’instant assez basiques. La victimologie – l’étude des victimes – était tout aussi importante que la criminologie – l’étude de l’acte du meurtrier.

A travers les traits de personnalité des deux jeunes femmes, leurs trains de vie, leurs habitudes et professions, Sarah parvenait à juger des caractéristiques physiques et intellectuelles de l’assassin. Faith admettait ne pas toujours saisir les conclusions parfois tirées par les cheveux de Sarah, mais elle n’était pas la diplômée en psychologie et Sarah n’avait jamais fait d’erreur jusqu’à maintenant. Elle gardait son léger sourire continuant de l’écouter et prenait quelques notes, attentive.

Sarah : Les rapports d’autopsie présentent les mêmes marques de strangulation. Ceux de toxicologie prouvent qu’elles ne buvaient pas, ne fumaient pas et ne se droguaient pas. Leur hygiène de vie était normale. Elles sont mortes un samedi matin entre huit et neuf heures. Le meurtrier travaille la semaine, ce qui explique l’acte matinal du forfait. Il est très organisé, ponctuel et tout laisse à croire que ces deux meurtres ne sont pas les premiers. Aucun des voisins n’a remarqué de visites chez les concernées durant les trente derniers jours. L’assassin venait chez ses victimes pour la première fois. Pour seul kit, il a une paire de gants, ce qui explique l’absence d’empreinte sur le corps des victimes, les armes et lieux des crimes.

Elle se servit un verre d'eau et but quelques gorgées. Faith la vit prendre une pause, son regard sur les feuilles.

Faith : Sarah ? Ça va pas ?

Sarah hésita, se sentait troublée. Elle se pinça les lèvres et fixa Faith.

Sarah : Il y a une incohérence dans les rapports. L’autopsie déclare que les marques de strangulation sont légères, peu appuyées, comme si l’assassin n’avait pas de force.

La brune arqua les sourcils.

Faith : Il a peut-être pris son temps pour les tuer. Ils le font tous en général.

Mais Sarah rajouta.

Sarah : 6% des hommes tuent par strangulation, contre 47% chez les femmes.

La brune resta perplexe.

Faith : Tu crois que c’est une femme ?

Sarah : La présence de sperme prouve le contraire…

Faith : Alors ça pourrait être un couple ?

Sarah : Non… Il n’y a pas deux meurtriers et celui qu’on cherche n’est pas non plus un jeune homme ou un adolescent.

Faith ne la quitta pas des yeux et croisa les bras.

Faith : T’en déduis quoi ?

Sarah arqua les sourcils et se frotta le front du bout des doigts. Même si son étude se basait sur des faits, des preuves, des rapports scientifiques, son instinct lui criait que son profil comportait un défaut. Seulement, elle ne le voyait pas, semblait ne pas avoir assez de recul.

Sarah : Soit j’ai manqué un détail, soit c’est une femme. Conclusion illogique puisqu’il y a le sperme. Ou alors c’est un jeune homme dont la morphologie n’est pas développée ! Vous avez pourtant interrogé leurs anciens amants et tous ont une carrure sportive et une certaine musculature.

Faith : Il les a peut-être assassinées parce qu’elles ne voulaient pas de lui…

Sarah plissa les yeux ; elle avait songé à cela mais poursuivit.

Sarah : Non, les voisins n’ont pas entendu de dispute… Jennifer Davis et Lisa Hailey étaient des femmes de caractère, elles savaient ce qu’elles voulaient et il n’était apparemment pas question de négocier, que ce soit dans leur vie professionnelle ou vie privée. Le Tueur n’avait pas de relation intime avec elles et n’en voulait pas. Leurs relations étaient davantage basées sur de la confiance…

Sarah s’agaça et se cala dans son fauteuil avant de croiser les bras.

Sarah : En clair, tout ce que j’ai fait pendant une semaine ne nous avance pas plus. Je ne parviens pas à définir le mobile et je ne suis même pas sûre que ma genèse soit exacte.

Faith resta bras croisés, son regard posé sur les traits fins de Sarah.

Faith : Dis toujours…

Sarah : C’est assez contradictoire… En somme, tout laisse supposer que le meurtrier a été délaissé par sa mère pendant son enfance. Une mère carriériste, sadique, qui détestait les hommes et son fils par la même occasion. Il n’avait pas de figure paternelle et voyait certainement défiler les amants de sa mère. Les deux filles sont mortes asphyxiées, réduites au silence, du sperme dans la bouche… Il était témoin forcé des ébats de sa mère et la voyait se soumettre au désir des hommes. Elle exerçait une domination sur son fils et ses amants en même temps. Maintenant, il prend le rôle de ces hommes et à chaque victime, il tue sa mère, lui faisant payer d’avoir nourri sa propre excitation.

Elle remplit son verre d’eau en poursuivant.

Sarah : En tout cas, je suis certaine d’une chose, qu’il souffre d’un complexe d’Oedipe exacerbé et à travers chacune de ces femmes, il voit sa propre mère qui ne lui a jamais donné l’amour qu’il attendait. La violence et le sexe ont été ses repères en grandissant et ses fantasmes se sont développés. Il n’a jamais pu être un de ses amants, la morale ou la religion l’en empêchant et sa mère est morte quand il était jeune, le laissant abandonné et frustré.

Et Faith confirmait, suite à ce genre de déductions, qu’elle ne saisissait pas les analogies ou développements de Sarah.

Faith : S’ils sont deux ?

Chose peu probable songeait Sarah, mais elle répondit.

Sarah : S’ils sont deux, la compagne du meurtrier regarde. Elle regarde le crime tel que le tueur le faisait quand il était enfant. Elle prend la place de l’enfant soumis et il serait alors question de transfert sur chaque protagoniste.

Elle secoua la tête et baissa son regard sur ses notes.

Sarah : Mais ils ne sont pas deux, crois-moi ! Notre homme est célibataire, il vit seul, j’en suis sûre… Il agit seul… J’ai bien trop d’éléments alors que nous ne disposons que de deux cadavres. Il a laissé des traces volontaires, son schéma est parfait, pensé à la lettre… Je n’ai jamais vu deux crimes aussi similaires dans les détails. Un meurtrier laisse habituellement sa signature mais ne répète pas un crime de façon aussi calculée.

Elle fixa Faith qui ne la quittait pas des yeux, comme à son habitude et celle-ci changea complètement de sujet.

Faith : Ça te dit que j’aille chercher deux salades à côté et qu’on fasse une pause dîner ?

Sarah afficha un léger sourire. Peut-être était-il temps de prendre du recul, de libérer son esprit de ce dossier. Elle lança un coup d’œil sur sa montre ; il était neuf heures passé.

Sarah : Oui, tu as raison, il est tard.

Faith se leva.

Faith : J’en ai pour dix minutes.

Sarah la suivit des yeux et se cala dans son fauteuil. Elle soupira en silence et bascula sa tête en arrière. Ses mains sur son visage, les yeux fermés, elle ne contrôlait pas les flashs suggestifs des scènes de crimes qui se bousculaient dans son esprit, tentant de lui faire comprendre quelque chose. Elle ne pouvait l’empêcher. Consciente ou non qu’elle devait faire une pause, son esprit se perdait dans des réflexions incessantes.

Qu’avait-elle manqué exactement ? Ce crime n’était pas qu’une simple répétition comme elle avait déjà pu en voir. Les similitudes ou signatures semblaient si flagrantes, si nombreuses, que Sarah se demandait si le tueur ne se jouait pas d’elle. Elle savait d’expérience que chaque serial killer se répétait lors d’un forfait. Qu’il s’agisse du procédé, de l’arme du crime, du rituel pre ou post-mortem, chaque serial killer laissait une marque personnelle derrière lui. Et Sarah était là pour la trouver, la trouver afin de confirmer à ses collègues s’ils avaient à faire, ou non, au même meurtrier.

Elle considérait que le serial killer était un humain comme les autres. Telle une jeune femme s’exerçant à la cuisine, le meurtrier en série tentait souvent de nouvelles recettes, de nouvelles méthodes et n’oubliait jamais sa touche personnelle et indélébile de façon consciente ou inconsciente. Deux scènes de crime ne pouvaient donc porter deux fois les mêmes indices, sauf si l’auteur du forfait suivait à la lettre une recette déjà écrite par ses soins… ou par ceux d’un autre ? Sur cette dernière analogie, Sarah se redressa et pianota sur son clavier. Si son travail était de faire preuve d’une grande logique, son intuition la guidait souvent vers des pistes intéressantes.

Elle accéda à un programme, entra son mot de passe et une fenêtre officielle s’afficha. Le V.I.C.A.P. (Programme d'appréhension des criminels violents) lui permettrait d’identifier tous les meurtres similaires perpétrés depuis 1979. Qu’il s’agisse d’agressions sexuelles, de personnes disparues, de tentatives d’homicide ou d’homicides, chaque dossier important, résolu ou non, était archivé dans ce programme. Elle pianota sur son clavier, entra quelques mots dans les critères de recherche et la lança. Après quelques secondes, une fiche apparut sur son écran.

Ses lèvres se pincèrent, ses yeux sur la photo d’un meurtrier arrêté le 3 juin 1989. Elle avait vu juste : Dixon Anszczak, homme de trente et un ans, d’origine polonaise et résidant à New York, avait assassiné dix-huit jeunes femmes blondes par strangulation entre 1981 et 1989. Il  avait écopé de quatre cent dix-neuf ans de prison.

Elle accéda au profil, vérifia ses antécédents familiaux et sa genèse qui se rapprochait de celle dressée à Faith quelques minutes plus tôt. Elle se rassit dos à son fauteuil, son regard dans le vide. Elle était agacée, agacée de ne pas avoir fait ces vérifications plus tôt et d’avoir perdu deux semaines à réaliser ses études.

L’erreur venait d’elle cette fois ! Ces deux forfaits étaient une imitation, une « recette » appliquée et suivie à la lettre, une « copycat ». Pourtant, l’assassin avait obligatoirement commis une erreur. Imiter était déjà une erreur en soi. Peu importait la recette,

Sarah savait qu’il y avait sur ces clichés ou sur les lieux du crime, une trace, une marque propre au meurtrier. Elle devait se concentrer sur le fantasme de ce nouveau tueur. Hormis les provoquer, quel était son but ? Pourquoi reprenait-il le coup de pinceau d’un autre ? Continuerait-il son imitation en tuant seize femmes de plus ? Pourquoi avait-il choisi d’imiter Anszczak ? Souffrait-il des mêmes fantasmes ? L’auteur de ces forfaits était une personne passionnée pour en venir à reprendre le procédé d’un autre serial killer. Il n’avait pas choisi Anszczak par hasard.

Par son égo démesuré, il ne doutait pas un seul instant pouvoir leur faire face. Il était renseigné, éduqué, organisé et avait peut-être même accès au V.I.CA.P. Sarah ne devait rien laisser au hasard, devait être neutre et lister toutes les possibilités. Le but du Tueur était d’être découvert et de les provoquer. L’arrestation de cet Anszczak remontait à trente ans. Celui qui lui rendait hommage semblait bien informé. Etait-ce alors un mobile ? Sarah en doutait…

Si l’agresseur et la victime avaient un lien qu’elle devait découvrir, en existait-il un entre Anszczak  et le meurtrier ? L’homme qui imitait ce polonais n’était pas le premier imitateur dans l’histoire des serial killers, ce qui pouvait amener Sarah à se tromper dans toutes ses conclusions. En clair, elle repartait à zéro et la difficulté résidait désormais dans sa capacité à distinguer les deux tueurs.

La porte s’ouvrit sur Faith qui revint s’asseoir en face d’elle et sortit les deux salades d’un sac.

Faith : Je t’ai pris celle que t’adore, aux quatre fromages.

Sarah lui adressa un sourire amusé et récupéra sa salade.

Sarah : C’est la pizza aux quatre fromages, pas la salade, mais t’as de la chance, j’aime le fromage.

Faith plissa les yeux sur cette remarque et se reprit.

Faith : Ouais, en fait y’avait plus que ces deux-là…

Sarah saisit la fourchette en plastique et tourna l’écran vers Faith.

Sarah : Regarde ce que j’ai trouvé.

Faith s’exécuta, mais quand elle comprit que l'homme sur l'écran était un ancien serial killer emprisonné depuis trente ans, son expression refléta toute sa perplexité. Sarah expliqua…

Sarah : C’est un imitateur.

Faith la fixa, incertaine face à ses propres analogies et ce qui pouvait en découler. Devant sa mine plus perdue, Sarah sourit et commença à manger.

Sarah : Oui, je sais ce que tu penses, qu’on est dans une merde noire parce que ce gars a très bien fait son boulot…

Elle mâcha, appréciant le goût juteux des tomates de sa salade et reprit son explication en agitant sa fourchette.

Sarah : Le pourcentage de probabilités qu’il soit flic n’est pas négligeable… A cela, tu rajoutes les bibliothèques qui renferment les archives intégrales des différentes presses, sans oublier évidemment Internet qui te donne en quelques secondes une liste détaillée des sites énonçant tous les crimes commis par Etat, bien avant la création du V.I.C.A.P…

L’inspecteur Ryan dégustait son dîner, attentive aux explications de Sarah.

Faith : Un flic, ça collerait…

Sarah : Et je prie pour qu’il ne le soit pas.

Sarah était consciente qu’un homme de leur bureau aurait accès à toutes les informations, ce qui ralentirait l’enquête de façon considérable. Elle continua de manger, pensive comme à son habitude ; cette pause repas n’impliquait pas celle de son esprit.

Faith l’observait, appréciant de se retrouver seule avec Sarah. Certes, elle n’oubliait pas cette enquête ni les autres qu’elle avait en charge, mais pouvoir profiter d’un moment seule avec Sarah Leary était chose rare. Celle-ci termina son repas et jeta son récipient en plastique dans la poubelle. Elle imprima le profil de Dixon Anszczak, prit son sac à main sur ses cuisses et y rangea un premier dossier. Elle récupéra les feuilles et se leva.

Sarah : Je vais terminer de regarder ça chez moi… Il est tard et j’imagine qu’on est encore les dernières...

Faith se leva afin de suivre Sarah hors de son bureau. Elle glissa ses mains dans les poches de son pantalon tailleur et en sortit les clefs de sa voiture. Elle jouait d’instinct avec le trousseau et faisant tourner l’anneau métallique autour de son index. La plate-forme principale laissait apercevoir quelques inspecteurs qui travaillaient, penchés sur leurs dossiers. Elle aimait ce moment de la journée où un calme rare régnait dans le bâtiment. Suivant Sarah dans l’ascenseur, elle se cala contre la paroi et ne la quitta pas de ses prunelles noisette.

Faith : Tu sais que tu nous dis de faire des trucs que toi-même tu n’appliques pas ?

Sarah sourit sur cette question gentiment accusatrice. En théorie, Ce qu’elle demandait aux inspecteurs était simple : une fois hors des bureaux, il ne devait plus y avoir d’enquête, de meurtre, de victime ou de parents de victimes. Pour leur bien-être psychologique, ils devaient mettre un voile entre leur vie privée et le commissariat.

Sarah : C’est la notion du « faites ce que je dis mais pas ce que je fais ».

Les portes s’ouvrirent et Sarah sortit, suivie de l’inspecteur. Elle n’appliquait pas ses propres conseils pour deux raisons : la première, elle vivait seule, n’avait ni enfant, ni amant et pouvait se permettre de poursuivre ses études une fois chez elle ; la deuxième, même si elle s’obligeait à prendre du recul, son esprit restait en éveil constant, à l’affût de la moindre idée qui lui permettrait d’approfondir les profils des meurtriers.

Sarah s’arrêta devant sa voiture garée à côté de celle de la brune et ouvrit la portière. Elle ramena sa main sur l’arête métallique du toit et reporta son regard sur Faith.

Sarah : On se voit demain… Merci pour la salade et reposes-toi.

Faith la dévisagea, son regard pétillant comme souvent. Sur les idées qui la traversaient, son cœur s'affolait dans sa poitrine. Aurait-elle l’audace de faire ce qu’elle ne s’autorisait pas depuis des mois ? Le silence qui régnait traduisait son hésitation, la pression qui s’abattait sur elle. Pourtant, avant que Sarah ne se recule, elle ramena sa main sur sa joue et vint goûter à ses lèvres.

Sarah manqua une inspiration mais ne fut pas surprise… Faith avait osé faire ce qu’elle redoutait. Bien que professionnelle et plongée dans son travail, elle demeurait lucide et faisait parfaitement la différence entre un regard amical et amoureux.

A ce contact, Sarah aurait dû se reculer, mais la douceur des lèvres de Faith qui prenaient possession des siennes, la rendait plus faible, tentée de se laisser aller à un instant de tendresse. Cela faisait si longtemps qu’on ne l’avait pas embrassée… Les effluves de la brune étaient agréables, enivrants et Sarah percevait tant de douceur émaner de ce simple baiser.

Elle y répondit, sa main sur celle de l’inspecteur mais se recula lorsqu’un soupçon de raison lui cria de ne pas se laisser aller. Ses paupières se levèrent et ses yeux émeraude se plongèrent dans le regard brillant de Faith. Pourquoi avait-elle répondu ? Pourquoi l’inspecteur la détaillait-elle de façon si intense ? Pourquoi avait-elle failli ce soir alors qu’elle faisait mine d’ignorer l’attirance de Faith depuis des mois ? Elle sentit le pouce de cette dernière esquisser une légère caresse sur sa joue, puis ses doigts lui repousser quelques mèches dorées. Elle devait parler, devait mettre un terme à ce malentendu. Mais était-ce vraiment un malentendu ? Sarah se sentait perdue… De façon paradoxale, sa voix se fit plus basse.

Sarah : On doit pas, Faith…

_________________

FORMAT LIVRE : COMMANDER ICI

FORMAT EBOOK : COMMANDER ICI

Pour télécharger cet ebook sur votre tablette, Kindle, Ipad, Ipod :

Amazon

APPLICATIONS UTILES ET GRATUITES

Girl Wanted - Édition de poche

Back Gw

 

Quand on a besoin d’argent, on prend ce qui nous tombe sous la main et ce, quel que soit le job. Si on est novice en la matière, il faut savoir se vendre pour le décrocher.

C'est dans cette optique que Sarah s'arrête sur la petite annonce placardée sur la devanture d'un bar. C’est non sans une certaine détermination, qu'elle en pousse la porte.

« … Je viens pour le poste… »

Serveuse dans un bar, ça ne doit pas être si compliqué ! Mais Sarah ignore une chose : ce bar n'est pas tout à fait comme les autres…

Prix imprimé édition de poche : 14.00€ - COMMANDER

Prix téléchargé : 10.00 € - COMMANDER

 

Girl Wanted - téléchargé

Back Gw

Quand on a besoin d’argent, on prend ce qui nous tombe sous la main et ce, quel que soit le job. Si on est novice en la matière, il faut savoir se vendre pour le décrocher.


C'est dans cette optique que Sarah s'arrête sur la petite annonce placardée sur la devanture d'un bar. C’est non sans une certaine détermination, qu'elle en pousse la porte.


« … Je viens pour le poste… »


Serveuse dans un bar, ça ne doit pas être si compliqué ! Mais Sarah ignore une chose : ce bar n'est pas tout à fait comme les autres…

 

Prix téléchargé : 10.00 € - COMMANDER CI-DESSOUS

Pixel

Serial Killer - Tome I - Édition de Poche

Serial Killer    4ff38cab9e1dc

Ne faites pas l’erreur de croire ce que vous voyez à la télévision. Le métier de profiler a été dénaturé par les médias, journalistes, auteurs de romans à succès ou encore scénaristes de série tv. Dans la réalitéun profiler américain ne se déplace pas sur le terrain et on ne confie pas non plus à une stagiaire du FBI comme Clarice Starlight – interprétée par Jodie Foster – un dossier aussi important que celui du célèbre serial killer Hannibal Lecter dans le « Silence des Agneaux ». Non, dans quatre-vingt-dix pour cent des cas, la logique veut qu’un profiler américain travaille dans un bureau, enfermé, avec comme seuls supports à ses recherches des rapports détaillés, des photos, et toutes les pièces nécessaires qui lui permettront d’élaborer le profil psychologique du meurtrier.

Je m’appelle Sarah Leary, j’ai trente-trois ans. Rien ne laissait supposer que je travaillerais un jour dans la police. A vrai dire, j’étais journaliste au San Francisco Chronicle entre 2000 et 2005. En parallèle, je poursuivais mes études de psychologie à l’université de Stanford. A la fin de mon année, j’ai rédigé une thèse sur les Serial Killer. Celle-ci a été envoyée au directeur de la police de Los Angeles et j’ai été appelée pour les aider à résoudre une première série de meurtres. Aujourd’hui, quatre ans plus tard, je suis lieutenant et travaille officiellement avec eux. J’ai ainsi aidé à l’arrestation de neuf tueurs en série (Ronald Willams, Samuel Mooney, Quentin Shiffer, Vince Logan, Nick Neilly, Martha Dostoïevskaïa, Joseph Springs, John Abigail et Scott Tremblay). Je ne suis pas à considérer comme une intervenante ni comme un psychologue privé. J’ai été assermentée, ai un bureau au sein du commissariat central de Los Angeles et mon travail est d’assister les inspecteurs qui décideront, ou non, de suivre mes conseils afin de traquer et d’arrêter ces assassins.

Livre broché, 209 pages

Prix imprimé : 16.50€ - COMMANDER CHEZ NOTRE EDITEUR

Prix téléchargé : 10.00€ - COMMANDER SUR LE SITE

Pour télécharger cet ebook sur votre tablette, Kindle, Ipad, Ipod :

Amazon

APPLICATIONS UTILES ET GRATUITES