La saison 4 d' OINB arrive enfin le 17 juin !
- Amel
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Gallou vous partage son ressenti sur cette série.
Son avis :
Chaque année, quand sont annoncées les nouvelles séries, je me délecte à l’avance de celles qui pourraient retenir mon attention, même s’il est vrai que bien souvent je suis déçue.
A contrario, d’autres, que je ne soupçonnais pas, me cueillent par une fraîcheur et un ton résolument différent au point de devenir addictives. Et aujourd’hui, c’est avec une émotion particulière que j’ai choisi d’évoquer une série qui, justement, fait partie de ces très agréables surprises.
En effet, "Orange Is The New Black" restera à jamais pour moi comme étant LA série qui a bouleversé mon insignifiante petite vie, soulevant en moi d’innombrables interrogations, modifiant tous mes repères, au point que je peux vous l’avouer à présent… il y a clairement eu un avant "Orange" et un après. Oui, cette série sonna le glas de ma vie passée, me faisant réaliser brusquement que je n’avais jamais rien vu d’aussi beau que deux femmes amoureuses. Vierge à l’époque de toute vision cinématographique ou télévisuelle ("The L Word" série complètement inconnue pour moi jusque-là), cette première immersion dans l’univers lesbien me causa un véritable électrochoc. Au crépuscule de ma trentaine, je ne vous cache pas qu’en femme posée et mère responsable que j’étais, je désespérais de ne jamais trouver chaussure à mon pied.
Pourtant à la base, le synopsis d’ "OITNB" ne m’attirait pas vraiment. Mais à force d’entendre les éloges de mes deux meilleures amies sur le sujet, j’ai finalement craqué et aujourd’hui je ne peux que les remercier pour la découverte de ce véritable petit bijou télévisuel signé Jenji Kohan, la créatrice de "Weed". Avec "OITNB", elle réitère l’expérience en plaçant une nouvelle fois une nana "normale" dans une situation anormale face à des personnages tout aussi "anormaux" (notez bien mes guillemets). Je me rappelle avoir visionné les deux premières saisons d’une seule traite, tant les personnages me captivaient ; enfin, surtout le couple phare formé par Piper et Alex je dois dire (mais chuuut…).
Quatrième série produite et uniquement diffusée sur Netflix, "OITNB" est la très très libre interprétation des mémoires de Piper Kerman publiées sous le même nom. La popularité immédiate de la série auprès du public fut telle qu’une seconde saison fut commandée dans la foulée c’est vous dire…
À ce jour, la série comporte déjà trois saisons de treize épisodes chacune. Une quatrième est attendue sur nos écrans courant juin 2016.
Déjà, rien que le générique, signé Regina Spektor, vaut le détour avec son défilé de visages de vraies prisonnières. Gros bémol par contre, au niveau de la VF que je juge tout simplement catastrophique. Si vous ne connaissez pas encore cette série (de grâce !!!) privilégiez la VO ou tout au moins la VOST parce-que sinon, vous ferez perdre aux personnages 90% de leurs crédibilités.
Pour en revenir à l’histoire, cette captivante série offre une immersion divertissante au sein du milieu carcéral féminin américain. Filmée comme il faut, et portée par des acteurs convaincants et investis, cette série devient vite passionnante. Les personnages sont si brillamment construits qu’ "OITNB" peut fonctionner en vase clos. Rapidement, on se prend d’affection pour ces bad girls et leurs parcours atypiques. Loin de l’ambiance d’ "Oz", "OITNB" adopte un ton plus frais, tout en traitant du même univers. L’héroïne, Piper Chapman, essaie, tant bien que mal, de survivre dans cette jungle de phéromones, mais se retrouve plus souvent à enchaîner les gaffes qui font d’elle la nouvelle à claquer. Jenji Kohan joue sur les clichés et les situations cocasses et on en redemande. Elle prouve une fois de plus qu’elle maîtrise bien le genre de la « dramédie » en nous plongeant dans un univers inconnu qui nous happe sans préavis. La réalité prend une autre couleur, toutes les couleurs : un poulet devient passionnant, un tournevis terriblement inquiétant et une chapelle, un endroit « pieusement » excitant. Avec talent, elle nous livre une histoire tour à tour passionnante, poignante, intelligente et au final, diaboliquement addictive.
Taylor Schilling (Chapman) est parfaite dans son rôle de petite bourgeoise naïve qui se voit contrainte de passer quelques mois en prison pour un délit (trafic de drogue) qu’elle avait commis dix ans auparavant par amour. Elle se retrouve donc enfermée alors qu’elle commençait une toute nouvelle vie bourgeoise et bien rangée avec son fiancé, un gentil journaliste incarné par le fameux Jason Biggs d’ "American Pie". Le cliché de l’épouse parfaite qui tient une petite affaire florissante de vente de savons bio.
Là où l’histoire devient passionnante, c’est quand on comprend que Piper va devoir purger sa peine en présence de son ex petite copine, la belle et incendiaire Alex Vause (Laura Prepon "The 70s Show"), qui n’était autre que l’investigatrice du fameux trafic de drogue pour lequel Piper s’est vu condamnée. L’attirance entre les deux femmes est palpable, jusqu’à la rendre jouissive tant l’alchimie fonctionne (non je vous assure, je n’exagère pas).
Autre point fort : la construction du récit. J’apprécie les flash-backs permettant de faire un arrêt sur la vie des différents protagonistes afin de comprendre à chaque fois la raison de leur passage à l’acte. Les personnages effrayants que l’on découvre au départ, deviennent par la suite attachants, si bien que l’on oublie parfois qu’elles sont des criminelles, ou tout au moins, jugées comme telles. Ce mécanisme bien rodé, présent dans la majorité des épisodes, permet de se rapprocher de ces femmes et d’en faire des êtres humains avant d’être des prisonnières. Les personnages secondaires sont incroyablement bien détaillés. Vous allez vous surprendre à adorer l’ex-junkie Nicky, ou encore Red, la cuistot russe qui sert souvent de mère de substitution, sans oublier l’hypnotique Crazy Eyes.
Les deux premières saisons sont vraiment intenses. La seconde va même jusqu’à surpasser la première avec l’introduction du personnage emblématique de Vee, (LA grande méchante par excellence). Le troisième volet, quant à lui, perd rapidement en intérêt. Je n’ai pas du tout apprécié l’évolution du personnage de Chapman. La manière dont mon agaçante « petite Sainte Nitouche » retourne sa veste pour se transformer illico presto en véritable peste et devenir à son tour une vraie garce rancunière est juste trop rapide, trop radicale et surtout carrément indigeste. À mon sens, elle incarnait l’équilibre de la série. Piper n’est plus le personnage clé mais juste une détenue parmi d’autres. Bref, on s’y perd. D’autre part, l’arrivée du personnage de Stella incarnée par l’actrice Ruby Rose, élément censé bouleversé le couple Alex/Piper était dispensable. Il faut dire aussi, que je déteste les triangles amoureux car cette notion va totalement à l’encontre de mon idéal très fleur bleue.
"Orange Is The New Black" nous offre donc une vision de l’univers carcéral au féminin dans sa version la plus loufoque mais aussi la plus dramatique. Le yo-yo est bien maîtrisé dans les deux premières saisons, conférant tout son charme à cette série pétillante. Et, malgré la déception ressentie par la tournure de la troisième saison, je regarderai quand même la quatre, par égard pour ce que "OITNB" m’a apporté, mais je ne vous cache pas que mon jugement sera avisé puisque, entre-temps, j’ai enfin trouvé mon escarpin orange.
amel33.over-blog.com/2016/04/orange-is-the-new-black.html
by Amel
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- gyzmoo
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