Intégrer un comité de lecture... ou non !

On m'a récemment proposé de faire partie d'un comité de lecture et je me suis alors posé la vraie et grande question : serais-je capable d'assumer ce rôle ? Qui suis-je pour juger de la qualité d'un texte aussi bien sur le fond que la forme ? Certains contacts m'envoient parfois leur texte pour avoir des avis, malheureusement, je n'ai pas le temps de consacrer 2 ou 3 heures par jour à la lecture, hormis celles centrées sur mes propres recherches. Sans parler que du manque de temps, je ne serai d'ailleurs jamais capable de vous donner un avis construit sur vos textes parce que je ne me sens pas assez objective pour le faire.

Être auteur ne signifie pas forcément être un bon lecteur, ou plutôt, un bon public. Le problème, quand on écrit, est que cette activité devient votre "travail" puisqu'on l'exerce toute la journée. Écrire, c'est vivre une histoire de l'intérieur avec toutes les sensations et émotions que ça exige. Dès lors qu'on me soumet une histoire à lire, j'ai énormément de difficultés à passer du mode "écriture" au mode "lecture", sauf si, bien sûr, l'oeuvre est parfaitement fluide et ne comporte aucun défaut, ce qui, on s'entend, est chose impossible quand on débute. Le problème ne vient donc pas du texte, mais uniquement de moi : je ne parviens pas à "lâcher-prise", à me laisser porter par la plume de l'auteur, parce que je vois, ressens, les détails qui manquent. Résultat, je suis toujours à penser : "il aurait dû l'écrire comme ça, développer ceci, éviter cela.."

Non, je ne saurai jamais juger de la qualité d'un texte parce que je ne suis pas apte à dire que tel ou tel livre est bon ou mauvais. Mes critères de lectures sont trop subjectifs, personnels, intimes... Qui suis-je pour décider qu'un auteur n'a pas le droit de se publier parce que son livre est mauvais ? Je ne parle pas là d'un texte rempli de fautes et sans profondeur, bien sûr qu'il y a des limites. Et cela dit, quand on voit les énormités postées sur fanfictions.net avec des commentaires extatiques face à des récits bourrés de fautes, on comprend mieux encore qu'il en faut pour tous les goûts. Puis après tout, les livres qui me déplaisent peuvent transporter d'autres lecteurs et leur apporter des émotions qui ne m'auront jamais traversé...

Non, je ne peux pas décider qui a le droit ou non d'être publié. Tous les gens qui savent écrire (et je parle de savoir construire une phrase, d'avoir quelque chose à dire et de l'imagination) devraient avoir ce droit.
Pour cette raison, je suis bien heureuse que les éditeurs n'aient plus ce monopole de décision et que des plateformes d'autopublications existent...

Savez-vous le nombre d'éditeurs qui ont refusé les manuscrits de JK Rowling ou de Stephen King ? Et je suis sûre que tant de bons textes se font refuser chaque jour par un paquet d'éditeurs. C'est désolant...
Donc non, je ne souhaite pas participer à ce tri de "bons livres" et de "mauvais livres", c'est une trop grande responsabilité pour moi

Mais je respecte les gens qui parviennent à le faire, à dire avec sincérité ce qu'ils pensent d'une oeuvre qu'ils ont entre les mains, sans mesurer qu'ils peuvent aussi briser les espoirs et rêves de beaucoup de personnes.

C'est un peu comme travailler pour les impôts ou pire, dans un abattoir. Faut bien que quelqu'un fasse le "sale boulot" après tout. :whistle:

Please login to view the answers

Please login to view the answers

Please login to view the answers