Elles refont leur vie avec une femme
J'apprécie particulièrement la remarque : "J'aime des personnes, pas un sexe". Les tendances et les études faites sur ce sujet pourraient montrer que nous serions finalement et à différents degrés, tous bisexuels.
D'ailleurs, qu'en est-il pour les hommes ?
Elles ont la quarantaine. Brune, blonde, féminine, garçonne, chef d’entreprise, employée… Aucune ne se ressemble. Leur point commun: elles ont changé d’orientation sexuelle après des années passées avec un homme et, pour certaines, ont construit une famille.
Depuis trois ans, de nouvelles patientes viennent consulter Frédérique Authier-Roux, psychologue à Marseille. Des femmes au passé hétéro, décidées à conjuguer l’amour au féminin. Elles ne viennent pas «lutter contre», mais «pour savoir comment annoncer la nouvelle à leur conjoint et à leurs enfants». Les chiffres le confirment: d’après une récente étude de l’Inserm sur la sexualité, les relations homosexuelles augmentent sensiblement chez les femmes et se stabilisent chez les hommes. Leur vie a-t-elle changé à ce point ou en parlent-elles plus facilement?
«Une telle évolution traduit une plus grande facilité à dire et à avoir des expériences homosexuelles. Et s’inscrit dans un mouvement plus global qui se caractérise, chez les femmes, par une dissociation de plus en plus marquée entre les enjeux sexuels, les enjeux affectifs et procréatifs», explique Nathalie Bajos, sociologue, démographe, chercheur à l’Inserm et co-auteur du rapport. Une autre manière de dire que «les femmes n’ont plus besoin d’un homme pour vivre leur vie de femme», comme le souligne Eli Flory, qui vient de publier «Ces femmes qui aiment les femmes» (L’Archipel). L’évolution des mentalités joue aussi. La majorité des Français considère que l’homosexualité est une «sexualité comme les autres». Le coming out d’Amélie Mauresmo ou les pubs Dior magnifiant les lesbiennes comptent également. «Il ne faut pas négliger cette tendance un peu glamour, un peu esthète du lesbianisme, symbole de liberté», rappelle Eli Flory. La majorité des femmes qui ont franchi le cap se révèlent souvent bisexuelles.
Pour Eli Flory – qui a récolté près de cent témoignages avant de dresser les différents profils –, il y a celles qui ne veulent rien «voir» à cause d’une «lesbophobie intériorisée» (pression sociale, familiale…), celles qui ont toujours su mais qui n’arrivent pas à se définir hétéro ou homo, et celles qui le découvrent subitement. Les unes ne basculeront jamais (elles tiennent à leur confort, à leur construction familiale, elles restent amoureuses de leur mari, etc.), les autres sauteront le pas.
Et, pour ces dernières, la rencontre sera amoureuse avant d’être sexuelle. «Je suis homo avec un comportement social classé hétéro, je ne me sens ni lesbienne ni homo, revendique une internaute. C’est ma sexualité qui est homosexuelle, pas moi. J’aime des personnes, pas un sexe. Mon identité n’est pas définie par ma sexualité!» Pour Eli Flory, «ces lesbiennes sont des hétéros qui aiment les femmes. La ligne de partage est dans le sentiment. Pas dans le sexe.»
Source de l'article : www.mariefrance.fr/psycho/notre-dossier-...vec-femme-65597.html
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