Roses from the Death - Intégrale 2 tomes
5,90 €
- Broché: 312 pages
- Langue : Français
- ISBN-10: 1515266273
- ISBN-13: 978-1515266273
Format livre sur :
EXTRAIT
11 septembre 2001 - New York, Manhattan, 7:05 a.m.
Un bruit parasite résonna dans un appartement spacieux du centre de Manhattan. Les premiers rayons du soleil perçaient à travers les rideaux, illuminaient une grande chambre aux murs orange clair. Son propriétaire, Adam Queen, se réveillait, torse nu sous une couverture écrue. Il ouvrit péniblement les yeux et tendit la main pour attraper son téléphone qui sonnait depuis quelques secondes. Il l'amena à l'oreille :
— Oui ? marmonna-t-il d'une voix encore endormie.
# bonjour, Adam, mauvaise nouvelle, j’ai un colloque à Los Angeles aujourd’hui, je n'arriverai à New York que demain.
Adam se redressa et jeta un coup d'œil sur le réveil posé sur la commode. Il s'assit au bord du lit et répondit à sa meilleure amie :
— Salut Claudia. T'es encore à Boston ?
# oui... Je suis sur la route, mon avion décolle à huit heures. Mais il y a de sacrés embouteillages, comme d’habitude.
Toujours le téléphone à la main, Adam se leva et se dirigea vers la salle de bains.
— Appelle-moi quand tu atterris. J’ai un dossier à t’envoyer. Je te laisse, je vais me doucher.
# OK, bonne douche, à tout à l’heure.
Adam raccrocha, reposa le combiné et se déshabilla pour se glisser dans la cabine de douche. Une nouvelle journée commençait à New York et Adam pensait déjà à la masse de travail qui l’attendait.
* * *
Espace aérien de Washington DC, 7 : 12 a.m.
# Base à Eagle 1, est-ce que vous me recevez ?
Installé dans le cockpit d'un avion de chasse, Dean Marshall répondit sans attendre :
— Eagle 1, je vous reçois cinq sur cinq. À vous.
# quelle est votre position ?
— Je suis à 70, 40 au nord de Washington. Je me dirige vers l’océan. Que se passe-t-il?
# des navires non identifiés sont apparus sur nos écrans de contrôle à cinq degrés nord de votre position, nous attendons une confirmation visuelle Eagle 1 ?
— Je vous dis ça dans un instant...
Dean Marshall fouilla l’horizon des yeux et abaissa le manche qu'il tenait entre ses mains pour diriger l’avion dans la direction indiquée. Quelques secondes plus tard, des points distincts confirmaient la présence de navires inconnus. Soucieux, Dean vérifia ses écrans devant lui. Il ramena son masque devant sa bouche pour reprendre la communication radio :
— Affirmatif. Je confirme la présence de...
Il hésita le visage crispé et inquiet . Jamais il n'avait vu une telle flotte de navires entrer sur les eaux américaines.
— Attendez, je n’arrive même pas à les compter sur mon radar ! Nous sommes en approche. Je les garde en visuel. Je vous donne plus de détails dès que possible.
Dean appuya sur quelques touches du tableau de bord, tandis que ses coéquipiers le suivaient dans leurs avions respectifs. Aucun bâtiment n'était autorisé à pénétrer dans les eaux américaines sans s'être identifié au préalable. Il était donc question d'une intrusion évidente. La procédure indiquait de les prévenir avant toute action. Or, il ne s'agissait pas que d'un malheureux navire, mais d'une véritable flotte...
— Armée des États-Unis, veuillez vous identifier, vous êtes sur les eaux américaines.
Il répéta l’appel sans réponse et s'adressa à ses deux coéquipiers.
— Ice, Thunder ? Vous me recevez ?
# Fort et clair, Capitaine.
# affirmatif, Capitaine.
Il prit soin de fixer son masque devant lui et ajouta :
— Mettez-vous en position Alpha Delta. Ceci n’est pas un exercice. Je répète, ceci n’est pas un exercice.
Les deux pilotes obéirent et les deux avions dépassèrent celui de Dean, déviant sur chacune des ailes pour piquer vers les navires. Dean crut devenir fou lorsqu’il aperçut un missile se diriger droit sur lui. Il eut juste le temps et le réflexe d’écarter son appareil de sa trajectoire initiale. Pourquoi une telle attaque ? Jamais, il ne se serait attendu à cela. D'où provenaient ces navires ? Et comment la NSA, la CIA ou l'Armée n'avaient-elles pas anticipé cette éventualité ? Soudain une explosion l’arracha à ses pensées. Ce qu’il vit lui sembla irréel : à sa droite, l’avion de son coéquipier venait d’exploser.
— Eagle 1 à la base... Eagle 1 à la base, répéta-t-il, nous sommes attaqués, je répète, nous sommes attaqués. Un avion est touché. Nous ne sommes plus que deux. Nous ne pouvons pas leur faire face. Ils sont trop nombreux...
Une alarme retentit dans le cockpit, les missiles ennemis venaient d’allumer leurs radars. Il fallait leurrer les ondes radars au plus vite. Un autre missile fonçait dans sa direction, laissant une traînée blanche dans les airs derrière lui. Il devait l’esquiver, couper sa trajectoire en virant du côté d’où venait le missile. Alors il tira brusquement le manche et se retrouva perpendiculaire à l'engin. Mais à en juger son écran radar, le missile prenait son F15 en chasse.
— Putain ! Mais c’est quoi ce délire ?!
Il s'adressa aussitôt à son coéquipier :
— Thunder ! Demi-tour, vous m'entendez ? J’ai dit demi-tour. On a des missiles aux basques.
L'appareil de son subordonné voulut décrocher pour obéir aux ordres, mais un missile le percuta dans une explosion qui le transforma en boule de feu. Il n’eut pas le temps de larguer ses leurres. Dean entendait son cœur s’affoler dans sa poitrine. Son coéquipier venait de perdre la vie sous ses yeux et il tentait d’échapper aux autres attaques. Il jeta un regard sur son radar. Pour l'instant, il devait détruire le missile à tête chercheuse qui le poursuivait. Il actionna sa manette, largua les deux tubes qui se trouvaient de chaque côté de son appareil, ce qui eut pour effet de créer un nuage de paillettes qui attira le missile. Celui-ci explosa.
Tout cela avait été si soudain, que son coéquipier n’avait pas eu le temps de réagir. Heureux d’être encore en vie, il s’éloigna rapidement de cette flotte ennemie et prit la direction de la base. Que se passait-il ? Qui osait les attaquer ?
* * *
New York, Manhattan, World Trade Center, tour sud, 8:10 a.m.
Une femme blonde, la trentaine, pénétra dans l’immeuble et se dirigea vers les portes d’ascenseurs comme des dizaines d’autres personnes qui venaient travailler ce matin. Dans la cabine, elle sourit à son jeune collègue, Josh Stewart, seulement âgé d’une vingtaine d’années. Ce dernier avait rejoint leur équipe de traders six mois plus tôt et ses chiffres étaient déjà excellents.
— Salut Kelli... Alors cette soirée hier, c'était comment ?
— Très mondaine, répondit Kelli, comme d’habitude. Mais très enrichissante. J’espère qu’on obtiendra les contrats. Et toi ? C’était pas hier soir ton rendez-vous avec Danielle ?
— M'en parle pas... Elle a attendu que je paye l’addition pour me dire qu’elle avait quelqu’un !
Kelli s’en amusa et sortit de la cabine avec lui.
— Quelle idée de l’amener sur la cinquième pour un premier rendez-vous !
Josh ne répondit pas pour la simple et bonne raison que Danielle arrivait en face d'eux, sa tasse de café dans les mains.
— Salut, Josh, salua-t-elle avant de regarder Kelli. Je peux te voir quand t’as un moment pour le dossier Kingstone ?
Kelli ne ferait aucune allusion quant à ce rendez-vous dont Josh lui avait parlé la semaine passée, du moins, pas devant lui. Parce qu'en plus d'être maladroit dans ses rendez-vous, Josh avait choisi d'inviter Danielle, une collègue à tous les deux. Une belle femme, certes, mais une collègue qu'ils côtoyaient toute la journée...
— Je te rejoins dans quelques minutes, lui répondit-elle.
* * *
New York, Manhattan, 26 Federal Plaza, siège du FBI
Il était huit heures trente quand Adam Queen entra dans son bureau. Il posa sa tasse de café noir près de l’écran d'ordinateur et s'installa dans son fauteuil avant de récupérer plusieurs dossiers. Un de ses collègues approcha et lui tendit un document.
— Bonjour Adam ! Bonne nouvelle, notre équipe détachée à Boston a retrouvé Charles Ewitt. La petite fille est en vie, elle est déjà en route pour retrouver ses parents à Providence. L'équipe scientifique passe son appartement au peigne fin, nous aurons les résultats d'analyse d'ici demain.
— Excellente nouvelle, répondit Adam satisfait. Merci, Evan, je préviendrai Claudia dès qu'elle aura atterri à JFK.
* * *
New York, Manhattan, World Trade Center, tour sud, 8:45 a.m.
Comme convenu, Kelli rejoignit Danielle dans son bureau et s'installa en face d’elle.
— Josh m'a dit pour hier soir, lui confia Kelli. C'est pas très sympa de lui avoir dit que tu avais quelqu'un.
— Tu me connais. J’aime bien voir la tête qu’ils font juste au dernier moment.
— Je sais, mais ne fais pas ça à Josh. C’est un bon copain, un gentil garçon et il en a déjà bavé avec les filles.
— Je ne dis pas le contraire. Mais contrairement à toi, je ne le connais pas plus que ça et je ne me voyais pas lui dire que j’avais déjà quelqu’un avant qu'on passe à table.
— Tu aurais dû, insista Kelli. Il n'aurait rien regretté !
Des tremblements soudains les arrachèrent à leur conversation, des vibrations violentes qu'elles pouvaient sentir sous leurs pieds et qui semblaient faire bouger le bâtiment tout entier. Un bruit assourdissant accompagna les secousses et Danielle se leva, apeurée.
— C’était quoi ça ?
Elle ouvrit brusquement la porte pour voir ce qu’il se passait :
— Qu’est-ce qu’ils font dans le couloir ?!
Kelli la suivit pour trouver la source de tous ces tremblements. Mais aucun employé de maintenance ne faisait des travaux. D’autres personnes, comme elles étaient sorties des bureaux avoisinants, et chacune se posait la même question et s'inquiétait quant à l’origine de ce vacarme. Elles s’approchèrent des vitres, mais ne distinguaient rien. Alors elles tentèrent de regarder en bas du building à plus d’une centaine de mètres en dessous. La seule chose qu'elles parvinrent à discerner fut une foule agglutinée au pied de la tour.
— Mais qu’est-ce qui se passe ? demanda Danielle, confuse.
Mais personne n'avait de réponses et tout le monde affichait une mine confuse et inquiète. Ce genre de chose ne s'était jamais produite auparavant et aucune notice de travaux n'avait circulé. Danielle et Kelli échangèrent un regard inquiet.
— Il n'y a jamais eu de tremblements de terre à New York ? demanda Kelli.
— Seulement dans les films, répondit Danielle.
Josh arriva en courant :
— Hey ! Vous avez entendu ? Il paraît qu’un étage de l’autre tour a explosé.
Cette information fut captée par d'autres personnes. Tous les regards se figèrent avant qu'un brouhaha de commentaires ne vienne rompre la stupeur de l’instant. Comment un étage de la tour nord aurait-il pu exploser ? Et surtout, quelle en était la cause ?
* * *
Base aérienne de Langley, Virginie, 8:55 a.m.
De retour à la base, Dean Marshall entra dans le bureau du général Peters.
— Général Peters, fit-il en le saluant.
Ce dernier l’interrompit d’un geste de la main, lui faisant signe d’écouter la radio. Ses traits reflétaient une appréhension évidente.
# nous l'ignorons Général. Le Président n’est pas encore au courant, nous ne pouvons rien affirmer. Nous n’avons aucune confirmation, mis à part un message radio envoyé d’un homme à bord d'un avion.
— Où en est la flotte ennemie ? interrogea le général Peters.
# deux de nos F16 viennent de décoller de la base.
Dean se permit d’intervenir :
— Ils vont se faire massacrer, Général. Ils sont beaucoup trop nombreux !
— Rappelez-les ! ordonna le haut gradé à son subordonné.
# à vos ordres.
Le général Peters coupa la communication et s'adressa au capitaine Marshall.
— La tour nord du World Trade Center est en flammes.
Dean eut un peu de mal à réaliser ces dernières paroles et prit un instant pour les assimiler. Son cœur s’affola lorsqu’il pensa à sa sœur dans la tour sud.
— Comment ça, en flammes ? demanda-t-il, déboussolé.
— Nous n’en savons pas plus. Le commandant Berneim vient de m’appeler pour me dire qu’une explosion avait eu lieu à 8 : 48.
Dean tentait de réfléchir sans y parvenir tant son inquiétude le paralysait. Le téléphone du général sonna et ce dernier décrocha :
— Oui ?
# Général ! Le Norad vient de nous prévenir qu’un appel avait été effectué du Boeing 767 d'American Airlines, le vol 11. Celui-ci a décollé de l'aéroport international Logan de Boston et devait voler à destination de Los Angeles. Il n’apparaît plus sur nos écrans radars. La communication venant d’un des passagers parlait de détournement.
La mine du général s'assombrit en comprenant la signification de ces mots. Il craignait ses propres conclusions...
— Rappelez-moi dès que vous avez d’autres informations.
Il raccrocha et regarda le capitaine Marshall.
— Je dois aller à Washington. Il ne s’agit pas d’une explosion, mais d’un attentat. Un de nos avions civils a été détourné. Restez en alerte jusqu’à nouvel ordre.
— Bien, Général.
Le général quitta son bureau et Dean saisit son portable sans tarder. Les mains fébriles, il numérota.
* * *