Skip to main content

Editions

Au-delà - Intégrale - David Cooper - Extrait

Audela Integral Back 265x315

Résumé : Oliver Nollan, 23 ans, part en Amérique du sud pour surfer le versant nord de l’Aconcagua avec plusieurs de ses amis. Les vacances prennent fin et il se retrouve à bord du vol 571 en direction de Los Angeles. Ce qu'il ignore, c'est que dans les prochaines minutes qui suivront le décollage, le pilote va perdre le contrôle de l'appareil en survolant la Cordillère des Andes. Lui et huit autres passagers survivront au crash à plus de six mille mètres d'altitude, espérant l'arrivée des secours qui ne viendront jamais. Ils réaliseront qu'ils ne pourront compter que sur eux-mêmes pour sortir vivant de ce piège de glace.

 

Jour 1

Aéroport de Santiago.

— Le vol 571 en direction de Los Angeles. Embarquement immédiat porte D.

En entendant l'annonce résonner dans la salle d'embarquement, Colin Queen rangea son magazine dans sa mallette et se redressa en prenant son bagage à main. Il jeta un rapide coup d’œil sur son portable et l’éteignit avant de se diriger vers une jeune hôtesse. Celle-ci lui prit son billet, vérifia son passeport et lui fit un grand sourire avant de le lui rendre.

— Merci monsieur, et bon voyage sur United Airlines.

Une fois installé à bord de l’avion, à la place 45E, Colin Queen attacha sa ceinture puis lança un coup d’œil sur les autres passagers. Quelqu'un s'assit près de lui et le salua avec un léger accent espagnol.

— Bonjour.

Colin esquissa un léger sourire à la femme qui prenait place sur le siège voisin et tourna les yeux vers le hublot. Il voulait s’imprégner une dernière fois des paysages du Chili. Il n’était resté que trois jours et il lui tardait déjà de rentrer chez lui et de retrouver le luxe et le confort de sa maison. Après de longues minutes, il sentit les moteurs de l’avion se mettre en route. L’appareil roula en direction de la piste de décollage.

— Mesdames, messieurs, bonjour, je suis le commandant Foreman. Bienvenue sur le vol United Airlines 571 en direction de Los Angeles. Le vol durera sept heures et notre équipage se tiendra à votre disposition pour vous apporter des collations. Pendant le décollage, nous vous prions de rester assis et d’attacher vos ceintures. Merci d’avoir choisi notre compagnie et bon vol.

Colin soupira, déjà fatigué à l’idée de devoir passer les sept prochaines heures enfermé dans cet avion. Il sortit néanmoins une revue économique, et la posa sur ses genoux, bien décidé à faire passer le temps.

 

*  *  *

 

Plus loin, dans les rangées, près du hublot, Oliver Nollan soupirait lui aussi. Il allait passer tout ce temps coincé dans cet appareil près d’un homme qu’il détaillait du coin de l’œil. Déjà, il regrettait de ne pas avoir pu rester avec ses amis pour le reste des vacances. Ses yeux se tournèrent vers l’extérieur pour voir l’asphalte défiler plus rapidement. Son avion s’apprêtait à quitter le sol du Chili.

Quelques secondes après le décollage, il put détailler les montagnes au loin, déjà amer et nostalgique. Toute cette neige, ce grand air, ces plaines de verdure formaient un paysage à mille lieues de celui de Los Angeles. Il détourna les yeux tandis que l’ennui le guettait déjà. Balayant du regard l’avant et l’arrière de l’avion, il s’aperçut qu’ils n’étaient pas nombreux dans l'appareil ; cinquante personnes tout au plus, et il avait fallu qu’il se retrouve à côté d’un homme en costume cravate qui ne serait certainement pas très agréable.

 

*  *  *

 

Après que l’avion eut pris sa vitesse de croisière, vers l’avant de l’appareil, Kate Mitchell sortit plusieurs magazines de son sac. Elle baissa la tablette devant sa fille et lui tendit ses crayons.

— Tu restes là ma puce, je reviens.

— Oui maman. 

Elle lui sourit en caressant ses cheveux bruns et se leva afin de marcher entre les rangées. Elle vit un ballon de football tomber à ses pieds et le ramassa avant de le rendre aux deux jeunes hommes qui venaient de se redresser.

— Tenez !

— Merci madame ! répondit l’un d'eux, un sourire charmeur aux lèvres.

Kate lui renvoya son sourire et continua d'avancer afin de rejoindre les toilettes. Dans son dos, un des deux garçons penchait la tête pour la suivre des yeux. Il commenta à son ami :

— Putain ! Ça, c’est mon style de nana !

Son copain lui prit le ballon des mains et se réinstalla dans son siège avant de répondre :

— Je préfère celle qui est deux rangées derrière !

 

*  *  *

 

Ses lunettes sur le nez, Danielle restait concentrée sur son livre. Elle ne prêtait pas la moindre attention à ce qu’il se passait autour d'elle. Il ne lui tardait qu’une chose : arriver à Los Angeles. Elle était venue voir l'un de ses amis qui tenait un haras, et avait voulu s’aérer l’esprit à la suite d’une rupture sentimentale. Elle fut interrompue par un jeune homme qui s'arrêta à sa hauteur :

— Excusez moi ? Je peux m’asseoir ?

Sur le silence de Danielle, il se permit de reprendre:

— J’aurais bien trouvé une excuse bidon du genre que la personne assise à côté de moi prend trop de place, mais je veux pas faire le lourd.

Danielle avait levé ses yeux pour détailler un instant son interlocuteur. Elle finit par lui sourire :

— Vous pouvez… Mais à vos risques et périls, je suis pas du genre bavarde.

Il s'assit, ravi, et lui tendit la main.

— Je ferai la conversation pour deux. Je suis Josh. Enchanté.

— Danielle.

Josh la détailla et se remit correctement sur son siège.

— Alors ? Tenta-t-il. Vous veniez faire quoi au Chili ?

Il hésita et rajouta :

— On peut se dire « tu » ? Parce que j’ai assez donné dans les politesses depuis que je suis là !

Amusée, Danielle tourna une page de son livre et leva les yeux sur lui.

— Ça vous arrive souvent de passer d’une question à une autre comme ça ?

— Je suis du genre pas très clair dans ma tête.

Il réalisa soudain le double sens de sa réponse.

— Enfin non ! Pas du genre psychopathe, non parce que…

Il leva les sourcils et força un sourire, sans réponse à donner.

— Je me perds là!

Danielle sourit davantage, amusée par l'emportement et le caractère plus timide de ce jeune homme qui, elle devait l’admettre, était inhabituel. Lui de son côté, en profita pour la détailler un peu plus.

— Et… Tu veux boire un truc ? reprit-il. Je vais aller voir les hôtesses.

— Tu veux que je réponde à quelle question en premier ? renvoya Danielle.

— La dernière, je vais chercher à boire et tu répondras aux autres après.

—  Oui… Va te rafraîchir un peu.

Josh lui sourit en se levant et une annonce résonna:

— Mesdames, messieurs, nous allons traverser une zone de perturbations. Veuillez regagner vos sièges s’il vous plaît, merci.

Josh se rassit, un peu dépité, et fixa Danielle.

— La fraîcheur attendra !

Danielle garda ses yeux sur son livre, tourna une page et lui répondit sans le regarder :

— Tu as le temps de souffler comme ça.

Josh afficha un air incertain et leva les sourcils. Il prit quelques secondes pour assimiler sa réplique.

— Souffler ?

L’incompréhension du jeune homme fit sourire Danielle. Elle releva son regard sur lui :

— Te calmer, expliqua-t-elle... On dirait que t’es monté sur du deux cent vingt volts là, donc tu peux souffler. Détends-toi.

Josh baissa les yeux en secouant la tête. Visiblement, cette fille le rendait nerveux.

— Ouais, me détendre, c’est ça le problème ! Tu sais ? Ce truc que vous avez les filles à mettre toujours les garçons mal à l’aise. On sait plus quoi faire !

Danielle sourit et plissa les yeux. Elle prit une expression plus secrète et se pencha un peu sur lui.

— Tu veux savoir quelque chose ?

Josh se tendit sur cette proximité et referma ses doigts à l’accoudoir. Il avait ce besoin soudain de se tenir à quelque chose suite aux frissons provoqués par le parfum de Danielle.

— Ouais.

— Au début, les premières semaines, c’est nous qui vous mettons mal à l’aise… Puis, le temps passe, les mois, les années… Les aises se prennent et à la fin, c’est nous que vous mettez mal à l’aise.

Elle se recula dans son siège et ajouta d'un signe de la main.

— Dans un sens très désagréable qui nous oblige à quitter le pays pour ne pas faire de dépression.

Josh leva les sourcils en essayant de comprendre cette longue tirade. Le ton de cette jeune femme avait sonné très accusateur et son malaise ne le quittait plus. L’avion commença à s’agiter sous les turbulences annoncées, mais il ne la quitta pas des yeux.

— Je sais pas trop.

Dieu savait que Danielle ne parlait pas pour ne rien dire. Elle était la mieux placée pour aborder ce type de sujet depuis sa rupture avec son compagnon. Une rupture qui l’avait poussée à quitter les États-Unis pour plusieurs semaines. Mais elle avait compris : elle avait fait le bilan de trois ans de vie commune et rentrait chez elle en pleine forme. Elle reporta son regard sur le livre.

— Tu sais quoi ? Laisse tomber, Joey…

— Josh… Je m’appelle Josh ! corrigea le concerné.

Il préféra ne rien ajouter en voyant qu’il la dérangeait.

*  *  *

 

— Mesdames, messieurs, nous allons de nouveau entrer dans une zone de turbulences. Merci de rester assis, vos ceintures attachées.

Colin soupira d’agacement et continua de tourner les pages de son livre. Il détestait les avions, surtout quand le ciel était nuageux ou perturbé par les intempéries.

Une heure passa, puis deux.

Tandis qu’il mangeait son sandwich, il tourna son regard vers le hublot. Le ciel était dégagé. Les nuances entre le bleu azur du ciel et le manteau blanc des montagnes enneigées étaient éblouissantes. Le chariot de ravitaillement s'arrêta à son niveau.

— Vous désirez prendre un thé, un café, un chocolat ?

Colin regarda l’hôtesse puis l’homme assis à ses côtés qui lui faisait un léger signe de tête.

— Allez-y, je vous en prie, lui fit-il poliment.

— Ce sera un thé, s’il vous plaît.

Dès que l'hôtesse se tourna vers son chariot pour récupérer une tasse, une légère secousse se fit ressentir. Colin fronça les sourcils, inquiet. Ces perturbations depuis le décollage ne le rassuraient pas, d'autant qu'il n'était jamais vraiment à l'aise en avion. Il prit son gobelet, mais n’eut pas le temps de l’amener à ses lèvres qu’une autre secousse, plus violente, secoua l’appareil. Le liquide chaud se renversa sur ses cuisses, lui brûla la peau à travers le tissu de son pantalon. Son regard fut attiré par le hublot où il put voir le sommet des montagnes se rapprocher dangereusement. L'instant suivant, l’appareil se retrouva brutalement secoué. Des cris retentirent dans la cabine. Des masques à oxygène tombèrent du plafonnier devant les passagers. Une autre secousse se fit ressentir, puis une autre plus violente. Les mains agrippées aux accoudoirs, le regard rivé sur le hublot, Colin fut saisi d'effroi en voyant l'aile arrachée. Des sacs et des valises s’écroulèrent sur le sol, relâchés par les soutes ouvertes à cause des turbulences. Les lumières de l’appareil clignotèrent, court-circuitées. Pris de panique et tétanisé par la peur, Colin se recroquevilla sur son siège, le visage baissé, les paupières fermées.

Tout se passa vite, trop vite, trop brutalement. Entre deux secousses, au milieu des cris affolés des passagers, un long craquement se fit entendre au niveau de la queue de l’avion. Alors le froid s'engouffra dans l'appareil. Avec la vitesse, le vide aspira les sièges, les passagers, les valises et tout ce qui se trouvait à sa portée. Le froid pénétra l’appareil et Colin reçut de la neige en plein visage, lui glaçant le sang. Il tourna la tête vers l’homme à ses côtés. Il le savait, l’avion allait s’écraser. Il mourrait dans les prochaines secondes. De l'immense trou béant à la place de la queue derrière lui, une force le tira, l’aspira. Seule sa ceinture le maintenait encore dans son siège. D’autres cris retentissaient, d’autres bruits de fracas résonnaient. Il n'entendait plus le moteur à présent. Le sifflement venait-il du vent ? De la vitesse ? L’appareil glissait-il sur l’air ? Était-il déjà mort ? Il eut le malheur de tourner le visage pour voir l’ampleur de cette catastrophe. Les autres passagers derrière eux n’étaient plus là. La queue de l’avion s’était brisée, détachée. Il vit une femme sur son siège disparaître dans les airs. Il se détourna, bouleversé, désemparé. La seconde suivante, un choc brutal le plongea dans l'inconscience.

 

A suivre dans la version intégrale

 

Audela Integral Back 265x315Epub + Pdf : COMMANDER DANS NOTRE BOUTIQUE et bénéficiez de 10% avec le code : C2014NOV (Vous devez être enregistré pour utiliser ce code de réduction valable jusqu'au 30 novembre 2014)

Direct

FORMAT LIVRE IMPRIME FORMAT POCHE Intégrale tomes 1 + 2 = 453 pages disponibles sur :

Lulu Amazon2

Amazonkindle 

ou

Tome 1 - FORMAT EBOOK 206 pages (PDF + Epub) : COMMANDER SUR LE SITE

Tome 2 - FORMAT EBOOK 223 pages (PDF + Epub) COMMANDER SUR LE SITE

 ou AMAZON.CA

Note de l'auteur : Un roman inspiré d'une histoire vraie, celle du crash d'un avion dans la Cordillère des Andes en 1972, réadapté dans une romance moderne mettant à l'honneur l'amour au masculin.

Mon ami, mon amant, mon amour - David Cooper - Extrait

Monami Monamour2 Back 245x300

Résumé : Evan Monroe est agent fédéral au Bureau d'Analyse Comportementale de Quantico. Son ami et collègue, Corey James, surnommé CJ, se tourne vers lui il décide de quitter sa compagne. Evan accepte de l'accueillir chez lui avec son fils Hugo. Mais CJ va doucement comprendre que leur relation amicale et si particulière va devenir de plus en plus ambiguë.

 

Extrait N°1 

L’agent Corey James avait vérifié tous les vols commerciaux en partance pour Arlington, mais chacun d’eux était annulé suite aux violentes tornades qui sévissaient dans la région depuis plusieurs jours. Ces mêmes tornades les avaient amenés à enquêter sur des meurtres masqués par les dégâts causés lors des intempéries. L’homme qu’il recherchait avec ses collègues fédéraux s’attaquait à des jeunes adolescentes âgés de 15 à 17 ans. Seules, elles vivaient dans des foyers ou dans la rue. Trois victimes avaient été retrouvées, démembrées de leurs jambes, de leurs bras ou de leur tête. Le profil élaboré depuis la veille, l’agent Hanson, superviseur de l’unité d’analyse comportementale du FBI, avait autorisé Corey James, surnommé « CJ », à rejoindre sa famille à Arlington en Virginie, mais comment le pourrait-il avec de telles conditions météorologiques ? Conduire jusqu’à Arlington lui prendrait des jours. Accoudé au rebord du bureau face à un ordinateur du commissariat, il repoussa ses cheveux blonds d’un air fatigué. Son fils Hugo était malade. Lucy, sa conjointe, s’occupait de lui, mais CJ savait que son rôle, en tant que père, était d’être auprès de son fils. Une dispute avait éclaté entre son amante et lui à ce sujet. Lucy Valentine n’acceptait pas sa réintégration au sein du BSU (Bureau d’Analyse Comportementale). Mais Corey James aimait son travail et il lui était impossible de faire un choix entre sa vie privée et sa vie professionnelle. Il vit son collègue, Evan Monroe venir vers lui :

— Tu n’es pas encore parti ?

L’agent James se leva, la mine fatiguée :

— Tous les vols pour Washington sont annulés. Ils prévoient de violentes tornades dans les prochaines heures.

Evan acquiesça d’un signe de tête, désolé. Il voyait Corey désarmé, impuissant alors que son fils était malade. Il n’aimait pas le voir ainsi.

— Hanson m’a demandé d’aller jeter un œil du côté d’Asbury. Notre suspect pourrait s’y trouver.

Corey récupéra sa veste et répondit :

— Je viens avec toi…

— Tu n'es pas obligé, répondit Evan.

— Je ne vais pas rester là à attendre que la tempête se calme, ça ne servirait à rien.

— Comme tu veux, concéda son collègue.

Il suivit Evan à travers les couloirs du commissariat qu’ils avaient investi le temps de l’enquête. Dehors, des bourrasques de vent soufflaient, soulevaient poussière, détritus, journaux et faisaient rouler quelques mégots de cigarettes. Evan s’installa derrière le volant et Corey monta à côté de lui, peu rassuré par les intempéries annoncées à la radio.

— J’espère qu’on ne croisera pas le chemin d'un de ces monstres climatiques, lança-t-il.

Evan démarra sans attendre et prit la direction d’Asbury au Nord de Lawton.

— J’ai une carte du comté. On a deux portables avec nous. Avec un peu de chance, on saura les éviter.

D'après le profil dressé, leur suspect se déplaçait en continu. Des corps avaient été retrouvés à différents endroits autour de Lawton et le tueur devait utiliser un camping-car pour parcourir autant de kilomètres entre ses meurtres.

La route fut difficile jusqu’à Asbury, un petit village niché en plein cœur du Kansas. Dans cet État peuplé de champs de céréales, d’espaces inhabités à perte de vue, les tornades étaient fréquentes. La nuit tombée, la vision se réduisait au fil des minutes et Evan devait redoubler de vigilance pour ne pas s’écarter de la voie. La voiture se faisait secouer par la force des vents, des éclairs illuminaient parfois le ciel gris et sombre.

Evan jeta un coup d'œil sur Corey qu'il voyait concentré sur leur enquête, mais perturbé par l’état de son fils. Il tourna son regard vers lui. Sur la route il aperçut un tube nuageux se former à quelques kilomètres de leur position. Il freina aussitôt et stoppa le véhicule.

— Bon sang !  Manquait plus que ça !

Une tornade leur coupait la route et avançait droit dans leur direction. Il jeta un regard dans le rétroviseur et fit une violente marche arrière pour faire demi-tour.

— On ne va pas y arriver avec ce temps, ajouta-t-il, excédé par la météo.

Il fit demi-tour tandis que Corey tentait de comprendre les déplacements atmosphériques transmis par l’appareil satellite mis à leur disposition. Il releva ses yeux pour les observer, constata combien le ciel était bas, gris et orageux. Au loin, au-dessus des champs, des éclairs craquelèrent le ciel puis le tonnerre déchira le silence et la pluie se mit à tomber. Les bourrasques se firent plus violentes autour du véhicule.

— Désolé, mais je ne sais pas lire une carte météo, dit Corey qui tentait d’analyser l’écran posé sur ses cuisses. Si je m’en tiens à toutes ces masses rouges qui se déplacent autour de nous, on ferait mieux de se mettre à l’abri Ev'.

Evan jeta un œil sur l’appareil que Corey tenait devant lui. En effet, plusieurs grosses taches rouges occupaient la moitié de l’écran et indiquaient l’arrivée de puissantes tornades. Contrairement à lui, il savait lire une carte satellite et comprenait à quel point CJ avait raison. Mais au milieu des champs du Kansas, au milieu de nulle part, où pourraient-ils trouver un abri ? Il fouilla les alentours des yeux, réfléchit rapidement et bifurqua sur une petite route de terre qui traversait un énième champ. Selon la carte satellite, ils étaient au beau milieu du secteur le plus dangereux. Il se rappelait avoir passé un pont quelques minutes plus tôt. Si ses souvenirs étaient exacts, ils n’en étaient plus qu’à une centaine de mètres. Le pont apparut enfin au prochain virage et Evan s’y réfugia dessous

— Tu restes là, fit-il à Corey.

— On n'a pas le temps ! Refusa ce dernier, on doit trouver un abri !

— Je sais ce que je fais, rétorqua Evan.

Il sortit de la voiture avec difficulté, les bourrasques violentes le plaquaient contre la carrosserie et l’empêchaient d’avancer. Luttant contre les éléments, il s’approcha enfin du pont pour vérifier un détail.  Sans aucune explication, il revint dans le quatre-quatre et redémarra. Le pont franchi, il quitta la route et se retrouva dans le champ qui la bordait. À cet instant, une tornade se forma devant eux, à deux ou trois kilomètres de leur position. L’immense tube nuageux devait être  de forte amplitude  et ne les épargnerait pas s'il les atteignait. Evan accéléra bien que CJ n'eut pas la moindre idée de ce qu'il faisait. L’instant d’après la voiture piqua du nez tandis qu’Evan les avait conduit jusqu’à un large fossé. La tornade  les rattrapait. Ils l’observaient, et sentaient toute sa puissance à travers le véhicule qui tremblait.

— Fais-moi confiance, dit-il CJ…

Il donna un coup de volant, s’engouffra dans un gros tunnel d’évacuation d’eau qui passait sous le champ et  roula sur plusieurs mètres avant de stopper le véhicule. Bloqués dans cet abri de fortune, ils allaient pouvoir juger de son efficacité.

CJ n'en revenait pas de l'audace d'Evan, mais espérait que son idée les sauve. Il ôta sa ceinture de sécurité, se tourna et passa sur la banquette arrière du quatre-quatre pour  observer ce qui se passait derrière eux. Evan le rejoignit, malgré tout incertain. Il pouvait entendre les mugissements du vent, les grondements du tonnerre depuis l'extérieur de la cavité. Le ciel continuait de s’obscurcir, les éclairs se multipliaient et déchiraient le ciel. Depuis leur emplacement, ils voyaient des branches d’arbres rouler, d’autres voler par-dessus le fossé et la tornade n’était pas encore sur eux. En réalisant ce qui arrivait, CJ récupéra son téléphone et tenta de numéroter :

— Je vais prévenir les autres, leur dire où nous sommes !

Mais la communication s’interrompit et CJ comprit qu’il n’y avait pas de réseau.

— Je ne capte pas.

L’écran météorologique ne retransmettait plus les signaux satellites ce qui signifiait qu'ils étaient désormais seuls, coupés du monde tant que la tornade ne  faiblirait pas. Evan vérifia également l’écran de son portable, mais aucun signal ne perçait leur abri de fortune.

— L’antenne réceptrice a dû s’envoler elle aussi.

Autour d'eux, ils sentaient les tremblements provoqués par l’approche du monstre, entendaient un grondement grave, impressionnant résonner à travers le tuyau. Evan reposa son téléphone et tourna les yeux vers l’arrière où le paysage continuait de s'assombrir dangereusement. Le quatre-quatre se mit à vibrer sur lui-même comme si toute sa mécanique ressentait l’intensité de la tornade extérieure. Evan jeta un autre regard rapide vers l’arrière et dans un réflexe, poussa CJ à baisser la tête vers l’avant. Il fit de même afin de se protéger d’éventuels bris de glace si le pare-brise arrière venait à éclater. Il ne pouvait mesurer l’impact que la tornade aurait sur leur abri et préférait ne prendre aucun risque. Avant même qu’ils n’eurent le temps de se redresser, un projectile lourd atteignit  la vitre qui explosa dans leur dos. La poussière et le froid s’engouffrèrent dans le quatre-quatre, mais CJ continua de se protéger le visage. Les vrombissements se poursuivirent quelques secondes et le calme retomba aussi brutalement. Prudents, ils se redressèrent pour regarder derrière eux. Plusieurs branches étaient entrées dans le tunnel et si les vents s’apaisaient ils étaient suffisamment puissants pour que leurs tourbillons charrient des débris de toutes sortes à la vitesse de missiles. Ils n’osaient imaginer ce qui se passait dehors, et ce qui serait arrivé s'ils avaient été à l’extérieur de ce tunnel. Ce spectacle était à la fois terrifiant et hypnotisant, mais c’était un spectacle de désolation.  Il  tourna son regard vers Evan :

— Ça va ? Tu n’as rien ?

— Non, je n’ai rien.

Il détailla CJ près de lui et retourna la question :

— Et toi ?

CJ acquiesça, encore secoué par ce qui se passait :

— Ouais, ça va… Enfin… Je crois.

Il regarda derrière eux, déglutit avec difficulté et demanda à Evan :

— Tu crois que c’est terminé ?

Evan détailla CJ un instant de plus afin de s’assurer qu'il ne soit pas blessé et jeta un œil à l’arrière.

— Pour cette tornade, oui, mais je ne te garantis rien pour le reste de la soirée…

Evan se recula de son siège qu'il tira vers lui pour le replier. Il se mit à moitié debout dans la voiture et tendit le bras vers l’intérieur du coffre. La branche coincée dans le pare-brise l’empêchait d’ouvrir le coffre. Il attrapa son sac et remit le siège à sa place.

— Le principal pour l’instant, c’est nous…

Il trouva un pull et le tendit à CJ.

— Enfile ça, ça te protègera du froid le temps qu’on sorte de là.

CJ le prit, touché de voir qu’Evan s’occupait de lui comme Greer, Deven ou Marshall l’auraient fait.

— Mais toi ? demanda-t-il.

Evan ne pensait pas à lui pour l’instant, mais à la situation dans laquelle ils se trouvaient tous les deux.. Le vent s’engouffrait dans le véhicule, la pluie humidifiait l’air et faisait chuter la température. La nuit n’arrangeait rien et serait sans doute plus longue que prévue.

— Ne t’en fais pas pour moi…

Après tout, il avait connu des situations bien pires au service de la CIA… Il enjamba les sièges et alluma les phares avant et arrière du véhicule. Il récupéra son bonnet dans le vide-poche de sa portière et le vissa sur sa tête avant d’expliquer :

— Tu as une bouteille d’eau et une barre de chocolat dans le sac… Au cas où on resterait ici plus longtemps que prévu.

Il ouvrit la portière et sortit du quatre-quatre pour évaluer son état. Il soupira lorsqu'il posa ses yeux sur le pneu crevé à l’arrière et s’approcha de la longue branche qui avait perforé leur pare-brise. Avant de vouloir partir de cet endroit confiné, il devrait dégager ce morceau de bois projeté sur le sol. Il se posta sur le côté et lui donna un franc coup de pied. Le bois  craqua sous l’impact et il s’en débarrassa.

CJ maintint la portière ouverte tandis que le vent semblait souffler à nouveau. Peut-être une autre tornade approchait dans leur direction. Il interpella Evan :

— Ne reste pas dehors, c’est trop dangereux… On ferait mieux d’attendre que ça se calme.

Evan hésita, mais finit par revenir dans le véhicule. Où il ferma la portière. CJ expliqua :

— On doit empêcher l’air de rentrer, surtout si on doit passer la nuit ici.

— C’est ce que je pense aussi, lui répondit Evan en revenant à l’arrière du véhicule. Tu veux bien m’aider ?

Avec CJ, ils repoussèrent la branche vers l’extérieur jusqu’à la sortir complètement. Une fois la plage arrière dégagée, Evan la dégonda et la releva contre le pare-brise pour faire obstacle à l’air froid. Il se tourna vers CJ et annonça :

— On va devoir attendre ici…

Evan était désolé pour CJ qui devait s’inquiéter pour son fils,  espérer le retrouver au plus tôt. Au lieu de cela, il restait coincé dans un tuyau d’évacuation d’eau, menacé par les tornades du Kansas. Evan rejoignit son siège et alluma le moteur.

— On va réchauffer l’habitacle quelques minutes.

Tous les deux commençaient à avoir froid. CJ ôta sa veste et enfila le pull qu’Evan lui avait prêté. Le vent se remettait à souffler, moins fort que précédemment, mais menaçant. Tous les deux étaient  assis l’un à côté de l’autre et heureusement, le moteur de la voiture enclenché permettait de réchauffer l’intérieur du véhicule.

— Une barre chocolatée et un peu d’eau en guise de repas ? répéta CJ.

Il tenta un léger sourire malgré tout et taquina Evan afin de dédramatiser la situation :

— J’aurais espéré un peu mieux pour notre premier rendez-vous.

Evan eut un instant d’hésitation sur la remarque de CJ. Venait-il bien de parler de rendez-vous ? Après toutes ces années durant lesquelles Evan lui avait fait nombre de sous-entendus sur son orientation sexuelle, ses préférences en matière d'homme, CJ le taquinait-il ou entrait-il à son tour dans ce petit jeu de provocation ? Son cœur s’était affolé à cette idée, mais le moment était mal choisi pour se perdre dans des réflexions intensives. Son sourire fut à la fois nerveux et amusé avant qu'il ne réponde :

— Et je me trouve particulièrement doué pour le coup de la panne… 

CJ ne put s’empêcher de rire sur cette réponse. Il appréciait l’humour d’Evan d'autant que la situation ne se prêtait pas aux plaisanteries qu'ils s’échangeaient. Le vent continuait de souffler, le quatre-quatre était parfois secoué par les rafales venant de l’extérieur qui s’engouffraient dans leur abri de fortune. CJ savait qu'ils ne craignaient rien ici, la première tornade passée ne les avait pas touchés, mais si d’autres croisaient leur chemin, la nuit serait longue. Il récupéra la barre chocolatée du sac qu’Evan avait ouvert et commenta :

— Remarque, ça aurait pu être pire.

Il lui tendit l'autre moitié.

— J’aurais pu me retrouver bloqué dans cette voiture avec une parfaite inconnue qui m’aurait lourdement draguée.

Evan gardait son sourire amusé aux lèvres. Une nouvelle fois, il se savait tomber sous le charme irrésistible de CJ. Après toutes ces années à travailler avec lui, à le savoir en couple avec une femme et un enfant, il s'était fait une raison, en avait pris son parti, même si un peu d’espoir restait permis. Il refusa la moitié de la barre :

— Garde-la, j’ai pas faim pour l’instant…

Il se redressa vers les sièges avant et tendit le bras jusqu’à la clef de contact pour la tourner et éteindre le moteur. Ils auraient besoin d’essence pour retourner au commissariat de Lawton. Il se rassit sur le siège, s’y enfonça confortablement afin d’user de ses coussins pour se réchauffer un maximum. Il tourna des yeux malicieux sur CJ avant de poursuivre sur sa dernière réplique au sujet de l’inconnue :

— Et qui te dit qu’elle t’aurait lourdement draguée ? Ça, c’est ton côté tombeur qui ressort… Penelope n’a pas tort quand elle te surnomme comme ça.

Bras croisés, CJ mangea lentement la barre de chocolat dont il détaillait la texture à chaque bouchée.

— Quoi ? Tu ne t’es jamais fait draguer pendant les enquêtes ? Je sais qu'Hanson nous envoie rarement sur le terrain ensemble, mais on sait tous les deux que certains et certaines trouvent ça excitant le côté fédéral, agent secret et menottes.

Il réfléchit un instant et ajouta en regardant Evan :

— Et ce n’est pas pour rien que Penelope te surnomme aussi « beau brun ténébreux » ! Je serais une femme, j’imagine que je te draguerais.

Evan roula sa tête contre le siège pour tourner ses yeux vers CJ. Cette dernière phrase n’arrangeait pas les sensations que son corps subissait. L’agent James avait toujours eu ce pouvoir sur lui. Quelques mots, quelques regards, quelques sourires suffisaient à allumer un feu difficile à éteindre. Il ricana néanmoins sur cette dernière supposition et répondit :

— J’ai un peu de mal à t’imaginer en femme.

Il détourna le regard dans le vide en réfléchissant à leur discussion tout à fait hors propos en ces circonstances.

— Mais c’est vrai que le mélange menottes, agent secret et flingue attire quelques filles en manque de sensations fortes…

Il croisa les bras pour enfouir ses mains sous ses aisselles et reprit sans avoir oublié les paroles de CJ :

— Cela dit, je serais curieux de savoir comment tu t’y prendrais… Pour me draguer.

CJ garda son léger sourire en terminant sa part de « repas ». Il rangea l’autre moitié dans le compartiment de rangement situé entre les deux sièges et ramena ses mains jointes entre ses cuisses afin de les réchauffer. Il devait faire aux alentours de 10 ou 15 degrés dehors et le froid commençait à peser. Cette discussion avait le mérite de leur changer un peu les idées puisque le vent ne cessait de souffler à l’extérieur.

— Comment je m’y prendrais ? répéta-t-il en réfléchissant tout haut. J’imagine que je serais un du genre plutôt romantique sans être non plus tout mielleux si tu vois ce que je veux dire.

Il posa sa tête en arrière en continuant de réfléchir et la tourna vers Evan :

— Je t’inviterais chez moi et je te cuisinerais un bon repas français agrémenté d’un vin rouge…

Evan se mit à rire sur cette description qu'il avait sincèrement tentée d’imaginer. Transformer CJ en femme lui était impossible et il ne le voulait pas non plus.

— Et je te soupçonnerais d’être gay, commenta-t-il, taquin.

Il tourna ses yeux sur CJ et poursuivit sans quitter son sourire :

— Tu sais quoi ? Je préfèrerais encore que tu restes comme tous les mecs hétéros et que tu me laisses faire le repas.

CJ ricana une nouvelle fois, amusé par les remarques d’Evan. Tous les deux se connaissaient depuis six ans et il avait fallu qu'ils se retrouvent bloqués dans ce quatre-quatre, arrêtés dans une évacuation d’eau et piégés par des tornades, pour prendre réellement le temps de parler et plaisanter comme CJ le faisait souvent avec Penelope. Il resta dans cette position, la tête reposée en arrière sur le haut de leur siège et le regard sur le plafond de la voiture. Son sourire s’effaça doucement et il ajouta d’un air plus sérieux :

— On devrait prendre le temps de se voir en dehors du Bureau.

Evan avait entendu le ton plus sérieux de CJ à travers ces dernières paroles. Les mains toujours dissimulées sous ses bras croisés, son regard demeurait dans le vide. Le froid de la nuit envahissait peu à peu le véhicule. Derrière eux, le vent soufflait, sifflait à l'extérieur, tel un serpent vicieux décidé à s'introduire dans leur abri. Il vérifia le signal sur son portable sans en trouver et répondit:

— On a tous été plutôt occupés ces derniers temps...

Il ne désapprouvait pas la suggestion de CJ, mais leur métier, leur vie pour chacun différente, leur prenait à tous beaucoup de temps. Il rangea son téléphone dans sa poche et reprit :

— Hanson a perdu sa femme et se retrouve seul avec Jack, Dave essaie de recoller des morceaux de son passé, Penelope a Marvin, Deven se contente de ses nombreuses groupies et toi tu as Hugo et Lucy… Sans compter nos petits séjours réguliers d’un bout à l’autre du pays.

CJ le regarda et rectifia :

— Quand je dis qu'on devrait se voir plus souvent, je ne parlais pas des autres, mais de toi et moi…

Evan tourna les yeux vers lui et esquissa un léger sourire.

— Tu as quand même Hugo et Lucy et ça ne nous empêche pas de savoir qu’on est là si l’un ou l’autre a besoin de discuter.

CJ ne répondit pas sur l’instant. Evan avait raison, il avait Lucy et son fils. Lucy avec qui les choses se compliquaient au fil des jours. Lucy avec qui il ne cessait de se disputer dès le moindre désaccord. Il détourna le regard vers le plafond et sentit le besoin de se confier :

— Je crois que ça ne va pas durer entre Lucy et moi.

Evan fronça aussitôt les sourcils sur cette remarque qu'il n’avait pas attendue. Il se redressa sur son siège et reporta son regard sur CJ. Celui-ci avait semblé si attaché à l’ancienne détective de La Nouvelle-Orléans avec qui il avait eu son fils Hugo. Il tenta de lire l’expression de CJ, de comprendre ou de traduire ses émotions derrière ses mots.

— Comment ça ?

CJ hésita en regardant Evan. Le seul fait d’avoir prononcé ces quelques mots semblait le libérer d’un poids qu'il avait porté seul jusqu’à maintenant. Même Penelope n’était pas au courant de sa relation houleuse avec sa conjointe. Il se redressa, glissa sa main dans cheveux dorés dont quelques mèches tombaient sur son front :

— On se dispute depuis que j'ai intégré le Bureau. Elle m’accuse d’avoir accepté cette promotion et ne supporte plus de me voir partir pendant des jours. Elle aurait préféré que je garde mon poste au Pentagone.

Evan gardait une mine aussi confuse que compatissante. Pourtant, Dieu savait à quel point, il regrettait encore d’avoir poussé CJ vers Lucy lors d'une enquête en Floride où Lucy et lui s'étaient rencontrés. Mais en tant qu’ami, il ne pouvait se réjouir d’un événement aussi triste et angoissant qu’une éventuelle rupture. Il savait Lucy insistante vis-à-vis du métier de CJ. Elle le voulait à la maison, avec elle et leur fils, mais elle n’avait jamais compris quelle importance le Bureau avait aux yeux de Corey. Il n’osait imaginer les ressentiments de CJ en ce moment où Hugo était malade près de sa mère, à des centaines de kilomètres de cette voiture.

— Je suis désolé, fit-il sincèrement. Si tu en parlais avec Hanson, je suis sûre qu’il te laisserait un peu de temps pour régler ça…

— Je verrai, dit-il.

Mais CJ songeait qu'il ne ponctionnerait pas sur son temps de travail le temps nécessaire pour régler ses problèmes conjugaux. Hanson et les autres avaient besoin de lui au quotidien. De ses mains, il frotta ses bras, ses cuisses, pris par le froid qui envahissait la voiture et davantage en restant ainsi immobiles comme ils l’étaient. CJ sortit son téléphone, vérifia le réseau dans leur secteur, toujours inexistant. Dehors, les rafales de vent ne baissaient pas en intensité.

— J’espère que les autres sont à l’abri, remarqua CJ en pensant à leurs collègues. Ils doivent être inquiets de ne pas pouvoir nous contacter et on va finir par geler si on reste là.

Evan avait compris que le sujet « Lucy » restait délicat après cette brève réponse de la part de CJ. Au moins, celui-ci avait pu se confier à lui, extérioriser ses appréhensions. Il s’approcha et tendit le bras vers la banquette arrière afin de récupérer une couverture.

— Ok, on va se réchauffer… fit-il d'un léger sourire... On va se serrer un peu... Sans aucune arrière- pensée, je précise !

CJ esquissa un léger sourire et le laissa faire. Evan avait raison et il le connaissait suffisamment pour savoir qu'il ne profitait pas de la situation. Il n’y avait pas de secret pour se réchauffer. À cet instant précis, ils devaient se serrer et profiter de la chaleur de leur corps respectif sous une couverture. Il se blottit contre Evan, bien plus grand et costaud que lui, et laissa son bras l’enlacer. Le silence les enveloppait, mais à l’extérieur du quatre-quatre les rafales de vent venaient rompre cette quiétude.

Malgré lui, Evan ne pouvait réfréner quelques frissons au contact de la peau de son ami. CJ dégageait des parfums sucrés bien à lui qu'il aurait pu discerner entre mille. Cette situation devenait moins terrible tout à coup… Evan préférait savoir CJ à l’abri du froid, des conditions difficiles et ne songeait pas à son propre confort. Après tout, il ne s’agissait que de tornades et ils se trouvaient à l’abri pour l’instant… En cherchant bien, il avait connu pire par le passé. À présent, blotti contre celui pour qui il avait un léger faible, il ne pouvait pas se plaindre. Mais il songeait à l'aveu de Corey, à sa situation délicate avec Lucy, à Hugo que toute l’équipe chérissait. CJ avait eu raison de dire qu'ils n’avaient jamais pris le temps de discuter tous les deux. Peut-être les choses semblaient parfois bien trop sensibles. Ils n’avaient jamais eu une relation comparable à celle que CJ entretenait avec les autres membres de l'équipe. Une distance raisonnable semblait s’être installée entre eux, vigilante, comme si, trop proches l'un de l'autre, une chose irréversible risquait de se déclencher. Pourtant, Evan avait raison d’affirmer que quoiqu’il arrive, tous les deux étaient présents l’un pour l’autre… CJ l’avait prouvé lors de plusieurs enquêtes. Evan se demanda alors à quel moment il avait lui aussi eu l'occasion de démontrer sa loyauté à Corey ? La prouvait-il en cet instant ? Il ressortit son téléphone de sa poche et y jeta un œil. Aucun signal n’apparaissait et une nouvelle tornade approchait à en juger par les vibrations de la voiture. Il laissa un soupir silencieux s’échapper de sa gorge. Le reste de l’équipe devait déjà les rechercher, mais, réfugiés dans l’abri où ils se trouvaient, ils n’auraient aucune chance de les localiser. Il tendit le bras pour attraper la bouteille d’eau et en but une gorgée. 

 

Extrait N°2

Evan ne mesurait pas combien sa présence était un profond réconfort pour lui. Sans vraiment savoir pourquoi, il osa glisser sa main sur celle d’Evan et ses yeux s’y attardèrent un instant. Les ongles d’Evan étaient rongés, seule marque de sa nervosité qui ne transparaissait jamais quelles que soient les situations.

— C’est ça qui m’a manqué quand tu as quitté les bureaux pour l'enquête sur Doyle Regans.

Il releva ses yeux bleus dans les siens :

— Tes conseils… Ta présence et tes attentions.

Evan venait de frissonner sous les doigts de CJ. Son regard bleu azur, à peine assombri par l’obscurité de la pièce le captivait autant que ses mots. Il avala péniblement tant sa gorge s’asséchait en présence de Corey. Tous ses sens s’éveillaient lorsqu'il était près de lui. Ses paroles lui réchauffaient le cœur parce qu'il les savait sincères. Son réconfort était de se rappeler combien il était important dans la vie de CJ… Mais toujours la même question le taraudait : qu’adviendrait-il plus tard ? CJ et Hugo devraient refaire leur vie, la reconstruire…

— Tout ce que je t’ai dit, tu le sais déjà, il suffit juste de te le répéter…

CJ se pinça les lèvres, réconfortée par la voix plus suave d’Evan. Son regard brun était si profond, si pétillant quand il se posait sur lui et se rivait dans le sien. Cet instant était l’un de ceux que CJ savait sans équivoques. Evan et lui échangeaient des regards intenses, suspendus dans le temps, laissant les doutes renforcer toute l’ambigüité de leur relation. Peut-être était-il temps de ne plus se laisser influencer par ses préjugés, se disait CJ. Peut-être qu’un seul pas vers Evan ne condamnerait pas leur amitié si précieuse ? 

 

Epub + Pdf : COMMANDER DANS NOTRE BOUTIQUE et bénéficiez de 10% avec le code : MAMxMDC (Vous devez être enregistré pour utiliser ce code de réduction)

Direct

Amazonkindle Kwl Logo

Format livre disponible sur : 

Amazon2 Lulu  

Le Sang des Gladiateurs - David Cooper - Extrait

Deimos3 AmazonRésumé : 90 après J-C. Aquilée est une ville réputée pour ses combats de gladiateurs qui s'affrontent dans ses arènes aussi célèbres que celles de Capoue. Hadrien, fils du Consul Quintus Sarrius Valerius, va rencontrer Seylan, un Calédonien, acheté par son frère Arius, esclave offert à son père pour combattre à son tour dans l'arène. Tout un monde sépare les deux hommes prêts à tout pour se retrouver.

 

Extrait N°1 

La ville d’Aquilée était considérée comme une seconde Rome par ses richesses, son développement et sa splendeur. Auguste, premier Empereur de Rome, l’avait proclamée capitale de la dixième région d’Italie. Mais la ville d’Aquilée était avant tout célèbre dans l’Empire, grâce à son ludus renommé : le ludus de la maison Valerius qui réunissait les meilleurs gladiateurs, ceux adulés par le peuple, mais aussi par les hauts fonctionnaires de l’Empire.

Les plus grands ludi rivaux au ludus de Valerius étaient installés dans les provinces de l’Empire : Capoue, Ancyre, Thessalonique, Pergame ou Alexandrie, mais l’Empereur Domitien exigeait de ses gladiateurs qu’ils soient entraînés dans la maison Valerius ou, plus précisément, la maison de l’honorable Consul Quintus Sarrius Valerius. D’autres ludi étaient nés à Aquilée, deux maisons concurrentes qui offraient au ludus de Valerius des combattants de choix pour garder intacte la réputation du Champion d’Aquilée : Cyprus.

Debout sur la terrasse du premier étage donnant sur la grande cour d’entraînement du Ludus, Hadrien regardait les hommes de son père suinter, saigner sous les assauts de leurs alter ego. Il savait que la plupart de ces hommes étaient composés de volontaires, en quête de gloire, d’argent, mais nombreux étaient les esclaves qui n’avaient pas choisi de mourir. Les plus résistants pouvaient vivre jusqu’à trente ans, payer leur liberté ou la gagner dans l’arène, mais beaucoup mouraient deux ou trois jours après leur arrivée, affaiblis par les entraînements rigoureux. Tous ceux qui pénétraient dans l’enceinte de la maison renommée de Valerius savaient à quoi s’attendre. Au regard d'Hadrien, ces lieux étaient une prison déguisée, des catacombes où tous finiraient par mourir. Son illustre famille n’y voyait que profit, honneur et fortune, mais il n’était question que d’orgueil pour les maîtres autant que pour leurs esclaves.

— Je veux partir, fit Hadrien.

Ses mains posées sur le rebord épais du balcon, il regarda son père près de lui. Le Consul Quintus Sarrius Valerius ne quittait pas son éternel sourire face à ce spectacle dont il ne se lasserait jamais.

— Père ? Vous m’écoutez quand je vous parle ? l'interpella-t-il.

— Tout le monde n’entend que toi, dit-il d’un ton amusé.

— Ma place est à Rome !

Le Consul accorda enfin à son fils l’attention qu’il réclamait et le regarda :

— Tu ne pourras suivre le Cursus honorum. Ta jambe te fera échouer aux tests d'autant que tu n'as aucune formation militaire.

Hadrien avait déjà entendu ces reproches. Sa chute de cheval, quand il n'avait alors que sept ans, l'avait rendu infirme et boiteux de la jambe droite. Peut-être n'était-il pas aussi habile et rapide que tous ces hommes, mais la nature l'avait doté d'autres atouts indispensables pour devenir chef de guerre.

— C’est vous qui faites les lois, rappela Hadrien. Faites en sorte que je sois éligible et je vous montrerai de quoi je suis capable. Vous m’avez voulu éduqué et maintenant que je m’intéresse à la magistrature et à la guerre, vous ne souhaitez plus que j’apprenne. Cela n’a pas de sens. Je ne tiens pas à rester ici une année de plus au milieu de vos bêtes de foire. J’en ai assez d’entendre leurs cris, de voir leur sang couler et de respirer la poussière qu’ils soulèvent lors de leurs entraînements.

Les mains dans le dos, Sarrius reporta son regard sur la cour et notamment sur Cyprus, l'un des champions d’Aquilée.

— Tu as le temps de partir à Rome et tu rencontreras les meilleurs précepteurs de l’Empire. Mais avant tout, continue d’apprendre les enseignements d’Auxilius et il sera temps pour toi de te marier.

Hadrien croisa les bras :

— Je n’ai aucune envie de me marier.

Une femme avança aux côtés du Consul Valerius et répondit à cette objection :

— Tu feras ce que t’ordonne ton père, Hadrien.

Ce dernier lança un regard à sa mère, Flavia Valerius. Celle-ci avait toujours pris grand soin de veiller à lui inculquer les valeurs de Rome et voulait pour lui la meilleure des épouses.

— Quand partez-vous pour Rome ? demanda-t-il.

— Tu le sauras bien assez tôt, fit Flavia.

Hadrien s’agaçait. Il n'était pas de nature très patiente. Les portes de la cour s’ouvrirent à cet instant et le laniste Commidus ordonna à chaque homme de se reculer contre le haut mur d’enceinte.

Plusieurs chevaux entrèrent et Hadrien reconnut son frère Sextus Arius Valerius, en tête du cortège. Plus âgé que lui de quatre années, Arius ne cachait à personne ses penchants pour les jeunes garçons. Hadrien se souvenait très bien des jeux étranges que son frère avait tenté de lui imposer dans leur enfance.

 Il entendit sa mère se ravir :

— Quelle merveilleuse surprise, Arius est enfin de retour !

Une joie qu'Hadrien ne partageait pas. Leur père avait nommé Arius légat, homme de loi de l’Empire, et lui avait commandé de rejoindre les régions du Danube pour combattre les Daces. Le traité de paix signé, Arius était donc de retour après deux années d’absence. Derrière lui, plusieurs hommes posèrent pied-à-terre. Deux esclaves de la maison Valerius refermèrent les portes de la grande cour et Arius annonça :

— Père, je vous ai ramené un présent qui vous ravira.

Il fit signe à deux de ses soldats d’amener son bien et Hadrien fronça les sourcils quand son regard se posa sur un homme d'une vingtaine d'années, un esclave aux cheveux mi-longs bruns, au visage souillé de terre et au regard qui croisa très vite le sien. Les traits de cet esclave ne lui indiquaient pas ses origines, mais à en croire sa tenue, ses haillons sales, déchirés, ainsi que ses blessures, Hadrien devinait les traitements que les hommes d’Arius avaient dû lui infliger.

— Qu’on le nettoie, fit Sarrius à son fils. Et qu’on me le monte que je le vois de plus près.

Hadrien rajusta sa toge couvrant ses épaules sur sa tunique et recula :

— Je vais en ville, fit-il à ses parents.

Sa mère le suivit des yeux.

— Sois de retour pour le dîner avec Arius. Sa présence est une bénédiction des Dieux et je compte sur toi pour le féliciter.

Hadrien ne répondit pas et traversa l’atrium, pièce centrale de la villa où se tenaient les réceptions avec les habitants fortunés d’Aquilée.

Flavia Valerius entra à son tour dans l’atrium et saisit le verre d’eau qu’une des esclaves lui apportait. Elle s’arrêta près du bassin qui trônait au milieu de la pièce, l’impluvium, rempli d’eau de pluie recueillie par le toit ouvert qui éclairait la pièce. Des gravures ornaient les murs, des bustes de marbre décoraient les lieux et les esclaves de la famille se hâtaient de préparer le buffet et de ramener le vin. Flavia regarda son époux :

— Je compte sur toi pour que notre fils ne reparte pas en guerre.

— J’ai d’autres projets pour lui, fit Sarrius Valerius.

Arius arriva dans l’Atrium et vint prendre sa mère dans ses bras avant de constater le regard fier que son père lui portait.

— Père, mère, je suis heureux d’être enfin de retour et davantage de vous trouver ici. Je vous croyais à Rome !

— Je devais m’entretenir avec Commidus au sujet d’importants projets à Rome, répondit Sarrius.

— Des projets qui impliquent un laniste ? s’interrogea Arius.

— Des projets qui impliqueront la gloire de la maison Valerius. Notre Empereur fait construire quatre Ludi à Rome, à côté du Colisée, le ludus Magnus, le ludus Matutinus, le ludus Dacicus et le Ludus Gallicus. Les travaux seront bientôt terminés et il m’a prestement demandé d’envoyer notre laniste pour diriger le Ludus Gallicus. Mais si tu es de retour, je serai rassuré de te savoir à Rome pour représenter la maison Valerius. Qu’en penses-tu ?

Arius se tendit et Flavia constata son recul face à l’annonce de son époux.

— Je suis un légat, fit-il. Et vous voulez m’envoyer faire le travail d’un laniste ? N’ai-je donc pas rempli les honneurs que vous attendiez de moi contre les Daces ?

— Tu te méprends sur mes intentions, répondit Sarrius. Je ne t’envoie pas à Rome pour être laniste, mais pour faire valoir ta position, pour montrer ton retour et t’avoir à mes côtés au Sénat.

Ces précisions firent davantage sourire Arius dont l’ambition ne faiblissait pas au fil des années.

— Dans ce cas, je ne peux que me plier à ta volonté

Le nouvel esclave, ramené par Arius, se présenta dans la pièce, entouré par deux gardes en armure. Lavé, une simple étoffe sombre, un subligaculum, couvrait son  bassin. Ses cheveux mi-longs lui arrivaient aux épaules, cachaient les contours de ses joues.

Arius se réjouit aussitôt et le présenta à son père en le désignant d’un geste du bras.

— Père, je vous présente ma dernière trouvaille, annonça-t-il fièrement. Je l’ai acheté sur un marché en Illyrie, sur la route du retour. Vous plaît-il ?

Sarrius examina l’esclave et Flavia s’en approcha et le contourna. Cet homme était bien formé et sa peau peu abîmée malgré quelques cicatrices.

— Il n’a pas grande valeur si tu t’en tiens aux marques sur sa peau.

— Je l’ai eu pour quelques deniers, mère. Mais il est résistant et jeune. Il pourra vous servir pour de longues années.

Flavia s’arrêta dans le dos de l’esclave et aperçut un dessin gravé au-dessus de ses fesses représentant une croix à l’intérieur d’un rond. Les traits épais, parallèles aux autres étaient de couleur bleu foncé.

— Quel est ce dessin étrange ?

— Un tatouage celte, expliqua Arius. D’après l’un de mes soldats, cet homme faisait partie d’une tribu calédonienne.

Flavia revint sur ses pas, se posta près de son époux en prenant son bras.

— Bien, il remplacera Eono. Quel est son nom ?

— Peu importe, répondit Arius. Appelez-le comme il vous conviendra.

Sarrius prit enfin la parole et s’adressa à l’esclave :

— Ôte ton subligaculum !

Arius attendit que l’esclave s’exécute, mais celui-ci n’en fit rien, son regard droit devant lui. Il répéta d’un ton plus sec :

— Ton maître t’ordonne de te déshabiller !

Flavia resta sceptique :

— Comprend-il seulement notre langue, Arius ?

— Il la comprend, mère, acquiesça-t-il.

Il regarda ses hommes :

— Déshabillez-le.

Les deux gardes s’avancèrent vers l’esclave, mais celui-ci se saisit d’un de leur glaive dans son fourreau avant de l’enfoncer dans le ventre du premier garde. Très vite, le deuxième brandit son arme dont la lame se heurta à celle de l'esclave dans un tintement de métal. L'esclave le repoussa d’un violent coup de pied, lui trancha la gorge sans tarder, mais sentit une lame se poser sur sa jugulaire. Une dizaine d’hommes l’encercla face à la mine ahurie et choquée de Flavia Valerius. L’esclave fut alors saisi et maîtrisé, mais Arius se posta devant lui, le regard noir :

— Tu vas payer pour ce que tu as fait.

Il brandit sa lame, prêt à l'exécuter, mais son père retint son bras. Sarrius n’avait pas manqué de constater l’agilité de cet homme ainsi que sa force.

— Attends, Arius. Nous avons peut-être sous-estimé la valeur de ton cadeau, dit-il.

Il regarda les hommes venus en renfort et leur ordonna :

— Descendez-le aux cellules !

Les gardes s’exécutèrent et Arius se tourna vers son père, l’air interdit :

— Cet homme mérite la mort, père. Pourquoi épargnez-vous sa vie après pareil affront ?

Sarrius esquissa un léger sourire.

— Les hommes qui savent se battre sont précieux. Nous verrons demain si cet esclave manie le glaive de façon aussi adroite face à nos champions.

Arius resta surpris par pareille suggestion. Il n'avait pas  choisi cet homme pour devenir un gladiateur, mais un simple esclave.

— Maintenant, célébrons ton retour, reprit Sarrius et raconte-nous tes aventures.

*   *   *

La porte en fer de la cellule se referma derrière lui après avoir été jeté à l’intérieur par deux gardes. Le sol en terre battue sentait le sang, la transpiration et la mort comme les murs souillés par le temps. Deux grilles à barreaux de fer entouraient la cellule et lui laissait entrevoir un couloir sombre où des voix, des bruits et des pas lui parvenaient. Il n’avait rien de plus à faire qu’attendre, acculé tel un rat dans une cage, à la merci de ces maudits romains. Il ne savait dire à quel endroit il se trouvait, mais devinait qu’il y serait prisonnier jusqu’à sa mort. Pouvait-il au moins songer à une évasion ? Par la décoration de la pièce à l’étage, il avait constaté l’aisance de la famille romaine. Loin d’être dupe, il savait reconnaître la richesse. Les mains resserrées autour des barreaux, ses yeux tentaient vainement de trouver une issue. Les voix qu’il entendait appartenaient à des hommes et il se demandait ce que les Romains lui réservaient. Il n’avait pas faibli face à leurs coups, leurs agressions jusqu’ici et ne comptait pas leur offrir le plaisir de le voir désemparé et offert à eux. Il se réjouissait au moins d’avoir tué ces deux gardes à l’étage.

Il se recula de la grille quand il entendit des pas approcher et aperçut deux hommes vêtus comme lui d'un subligaculum. L’un était brun aux yeux sombres et l’autre, blond aux yeux bleus. Leur tenue révélait leur position d’esclave au même titre que la sienne. Son regard s’attarda un instant sur le blond qui le dévisageait tout en s’arrêtant devant la grille.

— Alors c’est toi que le légat a ramené ? fit l’esclave aux cheveux bruns.

Le concerné ne prit pas la peine de répondre, méfiant. Il préféra détailler l’allure du deuxième, observer sa silhouette. Il le vit arborer un petit sourire narquois avant de l’entendre à son tour.

— Tu as perdu ta langue ?

Ce dernier fronça les sourcils en remarquant un accent familier dans le son de cette voix.

— Ils lui ont peut-être arraché, plaisanta l’autre.

Le blond remarqua le regard insistant que le nouveau posait sur lui. À en croire sa musculature, il devinait qu'il serait, dès le lendemain, dans la cour d’entraînement. Il tira son ami par le bras.

— Viens… Nous verrons bien assez tôt s’il sait parler quand il suppliera qu’on l’achève.

L'esclave les vit s’éloigner sans avoir prononcé la moindre parole.

 

Extrait N°2

Seylan tentait de garder la tête froide devant le fils du Consul, mais n’y parvenait pas. Celui-ci dégageait un tel calme, une si grande beauté que ses rancœurs envers les Romains disparaissaient en sa présence. Cette sortie avec le maître faisait-elle aussi partie des attributions de gladiateur ?

— Vais-je devoir me battre ? demanda-t-il.

— Minerve nous en préserve, répondit Hadrien.

L’esclave revint avec la tenue de Déimos, sans l’armure, comme demandé par le Dominus Hadrien. Ce dernier se recula, mais son regard ne se détourna pas de Seylan quand le seul tissu destiné à le couvrir tomba. Hadrien perçut une douce fièvre revenir en contemplant les formes de Seylan. Les Dieux avaient été généreux à son égard. Son corps ne portait pas la moindre imperfection et les quelques cicatrices marquant sa peau semblaient être gravées sur lui pour accentuer sa beauté.

Luria attacha le subligaculum autour de ses hanches. Quand Seylan fut ainsi vêtu, les esclaves s’écartèrent et Hadrien osa s’approcher davantage, son regard vert sur la blessure de sa jambe qui ne semblait pas guérir. Il remonta ses yeux clairs dans ceux de Seylan et demanda :

— As-tu encore mal ?

Seylan s’était laissé faire, mais avait gardé son attention sur le fils du Consul. Dans sa toge de couleur bleu clair, le vert de ses prunelles brillait davantage.

— Non, répondit-il.

Hadrien ne se formalisait pas du fait que Seylan ne ponctue pas ses réponses par « Dominus ». Contrairement à son frère, il lui répondait et le regardait droit dans les yeux. Les siens se baissèrent sur la blessure, mais remontèrent sur la cicatrice épaisse qui marquait le bas de son ventre. Il osa y poser ses doigts et frôla la peau de Seylan.

— Qui t’a fait cela ? demanda-t-il dans un doux frisson.

Seylan venait de trembler au contact des doigts fins d'Hadrien. Ses muscles s’étaient tendus et ses poils hérissés aussi subitement qu’un vent froid et glacial pouvait le faire. Pourtant, cette sensation lui était plus qu’agréable et la température n’avait rien à voir avec celle de l’hiver. Son regard se posa sur la main d'Hadrien au niveau de son ventre et il répondit d’une voix plus éraillée :

— Un légionnaire.

Hadrien aurait fait fouetter ce dernier jusqu’à ce que mort s’ensuive pour avoir abîmé ce corps d'une beauté inégalable. Il demanda encore :

— Est-il mort ?

Seylan riva aussitôt ses yeux dans les siens pour en apprécier l’éclat. Les parfums du fils du Consul l’embaumaient tout entier.

— Je lui ai tranché la gorge, répondit-il. Il ne pourra plus blesser personne là où il est.

Hadrien esquissa un léger sourire sur cette réponse et observa Seylan d’un regard plus intense. Il ne résista pas à l'envie de poser ses doigts fins sur son visage ténébreux et traça sur sa peau veloutée une lente caresse qui accentua les réactions fiévreuses de son corps.

— Laissez-nous, ordonna-t-il aux autres esclaves qui quittèrent rapidement la salle des bains.

Hadrien souhaitait se retrouver seul avec Seylan, profiter d’un bref instant d’intimité. La lueur vive dans le regard du Celte lui indiquait la réciprocité de ce que lui-même ressentait. Mais Hadrien n’avait jamais perçu une telle attraction envers quiconque.

— J’ai entendu dire que nos soldats ne parvenaient pas à franchir les montagnes de Britannia. Que les tiens résistaient… Alors je me suis demandé comment et pourquoi un guerrier tel que toi s’était retrouvé esclave en Illyrie.

Seylan sentait son cœur taper plus fort et plus vite dans sa poitrine. La proximité du fils du Consul lui provoquait des réactions euphorisantes. Il avait cessé de respirer dès que les doigts d'Hadrien avaient glissé sur sa joue. De telles caresses le faisaient vaciller. Ces assauts divins avaient raison de lui et de la dureté naturelle qu’il arborait dans la cour d’entraînement. Bien sûr, il se laissait faire, appréciait pour une fois, son rôle d’esclave.

A suivre dans la version intégrale.

 

Deimos3 AmazonFormat ebook PDF + Epub : COMMANDER

Ou commander sur :

Amazonkindle 

Format livre disponible sur : 

Amazon2 Lulu

Un roman adapté du livre "Sang et Honneur" de Kyrian Malone et Jamie Leigh rédigé en 2011, revu et corrigé par David Cooper dans une romance MxM. 

 

Escort Boy - David Cooper (Erotique Gay) - Extrait

03 Escort Boy Back

Résumé : Colin Queen, Maire de Northfolk, une ville paisible du Maine décide de pimenter sa vie d'homme d'affaires et s'offre les services particuliers d'Oliver Nollan, un Escort réputé pour ses nombreux talents. Habitué à la retenue et aux bonnes manières d'un milieu aisé, Colin se retrouve emporté par la fougue et le brin de folie de son nouvel ami...

 

Extrait N°1 

Colin Queen était nerveux. Depuis le début de la matinée, il s'impatientait, son regard guettant les aiguilles de sa montre ou de la grande horloge du salon. Il était rentré chez lui en fin de journée, dans sa vaste demeure située à quelques kilomètres du centre-ville de Northfolk. Il attendait, incertain, un verre de scotch à la main, mesurant qu'il lui était désormais impossible de revenir sur sa décision.

Le jeune homme qu'il attendait arriverait d'une minute à l'autre de l'aéroport de Boston où son chauffeur était parti le chercher. Mais Colin ne savait plus... Avait-il eu raison de faire appel à Monsieur Gold pour lui permettre de rencontrer ce garçon, ou plutôt, un garçon de compagnie, comme il le lui avait demandé ? Un homme qu'il avait choisie parmi tant d'autres en feuilletant un simple album photos qu'on lui avait présenté. Monsieur Gold lui avait assuré une discrétion indéfectible et des "prestations" de qualité de la part de l'agence avec laquelle il traiterait. Alors Colin Queen s'était résolu à accepter son offre le temps d'un week-end. Il avait payé une somme indécente pour que cette agence de Boston lui communique les coordonnées du jeune homme qu'il avait contacté par e-mail. Par la suite, un simple appel avait suffi à convenir de la durée  et du coût du contrat, du moins, de la période d'essai, car Colin Queen n'était pas homme à s'engager sur du long terme sans avoir, au préalable, testé le produit qu'on lui vendait.

Et si Monsieur le Maire de Northfolk était impitoyable en affaires, il en était tout autre en relations humaines, ce qui lui valait d'être l'un des hommes les plus détestables et détestés de la ville à qui les habitants devaient tout.

Il sursauta quand on frappa à la porte, arraché à ses pensées troublées et posa son verre sur la table basse du salon. Il rajusta sa cravate et marcha jusqu'à l'entrée. Sa main sur la poignée, il prit une légère inspiration et ouvrit avant de poser son regard sur le jeune homme dont il n'avait vu que les photos et entendu la voix. Celui-ci était tel que présenté sur les clichés. Assuré, le regard franc, il avait tout juste vingt-huit ans. Blond, ses cheveux courts, une mèche tombait sur son front. Il portait un jeans, un débardeur couvert d'une veste en cuir rouge, ses yeux bleus le fixant avec assurance :

— Vous devez être Colin Queen... fit-il d'un léger sourire.

Le concerné mesura combien cette situation était gênante et les raisons en étaient légitimes. Il acquiesça :

— Oui, en effet, et vous devez être Oliver Nollan...

Il ouvrit plus grand, lançant un regard vers la route afin de s'assurer que personne n’était témoin de l'arrivée de son invité particulier.

— Entrez, je vous en prie...

Le jeune homme s'exécuta et Colin Queen ne put s'empêcher de parcourir sa silhouette d'un coup d'œil avant de refermer. Il avait encore du mal à croire en la présence du jeune homme chez lui et ce, pour toute la durée du week-end, à moins qu'il n’en décide autrement. Il glissa ses mains sur le tissu de sa cravate et expliqua :

— Je vous ai fait préparer une chambre à l'étage.

Oliver parcourut les lieux d'un regard attentif et esquissa un sourire amusé sur cette dernière remarque. Il reposa les yeux sur son client du week-end et prit le temps de le détailler. Colin Queen avait tout d'un homme d'affaires à l'autorité débordante. Droit, vêtu d'un costume haute couture, de chaussure hors de prix, Monsieur Queen oscillait entre froideur et sensualité torride. Une véritable contradiction tout comme sa présence dans sa belle maison. Un homme qui, à première vue, ne songerait pas une seule seconde à outrepasser des limites mais qui, en réalité, faisait appel à ses services...

— Une chambre ? répéta-t-il.

Son sac d'affaires à la main, il approcha lentement de son client.

— Vous avez payé pour deux jours seulement, précisa-t-il. Vous êtes sûr de vouloir que je passe mes deux seules nuits dans cette chambre ?

La nervosité de Colin Queen venait de se transformer en gêne extrême sur cette approche inattendue. Il était troublé, pourtant conscient des services proposés par le jeune homme. Mais sa pudeur et son manque de contact humain depuis un nombre incalculable d'années, le perdaient. Il avait vu plusieurs photos d'Oliver Nollan mais se retrouver en face de lui concrétisait ses attentes et le jeune homme était bien plus beau, bien plus charismatique qu'il ne s'y était attendu. Son regard remonta de ses lèvres à son regard bleu :

— Je... Je vous ai dit que je souhaitais avant toute chose faire votre connaissance.

Oliver ne le quitta pas des yeux comme il gardait un petit sourire aussi charmeur qu'amusé. Après tout, il était ici pour faire plaisir à Colin Queen, lui donner entière satisfaction pendant deux jours. Il n'était pas étonné de lire un soupçon de confusion dans le regard brun et pénétrant de son client.

— Il existe plusieurs façons de faire connaissance avec moi, répondit-il en ôtant sa veste de cuir. Laquelle vous vient à l'esprit en premier ?

Comment Colin Queen pouvait-il répondre à cette question en toute connaissance de cause ? Ce jeune homme était effectivement présent pour lui faire plaisir, ce qui entraînait de multiples analogies. En le voyant se dévêtir, poser sa veste sur le portemanteau de l'entrée, Colin parcourut une nouvelle fois la silhouette d'Oliver Nollan. Athlétique, mince, le jeune homme prenait grand soin de son corps. Son allure de mauvais garçon était encore plus évidente en face-à-face que sur les photos. Il chassa de son esprit les quelques images suggestives qui lui étaient venues en tête sur cette dernière question et répondit :

— Et bien... Nous pourrions déjà prendre un verre dans mon salon...

Il passa devant lui.

— J'ai un très bon scotch importé d'Irlande.

— Ok, répondit Oliver en le suivant.

Colin devait s'occuper les mains afin de calmer sa nervosité qu'il espérait suffisamment discrète pour ne pas paraître idiot. Il récupéra un verre, y versa le liquide couleur ambre avant de le tendre à son invité qu'il ne pouvait s'empêcher de détailler. Colin Queen n'arrivait à croire qu'il avait eu l'audace de payer un escort pour lui tenir compagnie le temps d'un week-end.

— J'ai bien compris que je ne devais pas poser de questions privées, tenta-t-il, mais...

C'était plus fort qu'il.

— Faites-vous ce travail depuis longtemps ?

Oliver ramena le verre sous son nez et respira les parfums de l'alcool. En effet, Monsieur Queen ne s'épargnait rien en termes de confort ou de plaisirs... Ses services, ajouté au whisky importé, aux vêtements qui l'habillaient, représentaient déjà une belle petite somme, plus d'un an de salaire pour une personne d'un niveau social modéré. Il goûta le whisky et répondit avec un regard suggestif :

— Assez pour répondre à toutes vos demandes et vous combler à la hauteur de votre investissement.

Il repoussa sa mèche blonde d'un mouvement de tête et reposa ses yeux bleus sur lui.

— A vous de voir ce que vous voulez faire de moi...

Colin Queen sentit un long frisson. Ce dernier était sans doute trop brûlant pour qu'il soit capable de dire quoi que ce soit. Ses joues empourprées, il s'apprêta à répondre mais se reprit en détournant son regard, visiblement gêné. Il se recoiffa d'un geste de la main avant de dire enfin :

— Vous... Vous êtes très direct Monsieur Nollan.

Il prit une légère inspiration avant de reposer ses yeux sur Oliver, incapable d'imaginer qu'il avait effectivement le droit de décider ce qu'il "voulait faire de lui".

— Mais comme je vous l'ai dit au téléphone, je n'ai pas l'habitude d'avoir recours à ce genre de service et tout cela est... Nouveau... Pour moi... Vous comprenez ?

Oliver but une autre gorgée de whisky, compréhensif. Monsieur Queen avait effectivement quelques réserves, d'évidentes retenues face à lui. Comme quelques-uns de ses clients, Colin gardait ses distances au premier abord, mais Oliver savait qu'il n'était question que de temps. Après un premier contact, de petits gestes rassurants, Monsieur Queen délaisserait sûrement ses bonnes manières de grand monsieur pour s'abandonner à quelques fantasmes...

— Je comprends, répondit-il.

Il fit quelques pas dans la pièce, le verre à la main, et balada ses yeux sur les meubles, les bibelots, la décoration de ce large salon. Tout le confort y était, sobre, classique, sans débordement outrancier, chaque chose reflétait son propriétaire et son petit côté ordonné et distant vis-à-vis de la vie. Parce qu'un intérieur parlait pour la personne. Oliver avait l'habitude de cerner ses clients en jetant quelques coups d'œil curieux à l'aménagement de leur demeure.

— Je suis réputé pour mettre les gens à l'aise, ajouta-t-il en prenant une pomme dans un saladier de verre. M'adapter en toutes circonstances.

Il se tourna vers lui et le détailla à nouveau. Il avait eu de la chance, Monsieur Queen était d'une beauté indéniable, aussi séduisant qu'inaccessible, un véritable défi, une carapace qui ne demandait qu'à être percée.

— Mais ce que je pourrais vous dire sur moi n'enlèvera pas pour autant vos retenues. Et si vous me laissiez faire le premier pas, je suis sûr que vous ferez tous les autres...

Colin Queen l'avait suivi des yeux et ses sourcils s'étaient levés sur ces derniers mots. Laisser Monsieur Nollan faire le premier pas était une idée aussi troublante que de l'avoir imaginé dans son lit tous ces longs derniers jours d'attente. La présence de ce jeune homme blond chez lui rendait le fantasme à la fois plus réel et plus inaccessible. Une folie que Colin Queen avait les moyens de se payer à outrance mais qui le paralysait maintenant sur le fait accompli. Il ne s'agissait plus de gagner des élections, d'obtenir des contrats de construction pour sa société. Il était question de vie privée et Monsieur le Maire n'en avait plus depuis bien des années. Son téléphone sonna à cet instant et l'arracha à la fois à ses réflexions et sa contemplation. Il récupéra son téléphone posé sur la table basse.

— Excusez-moi je dois répondre.

Il décrocha :

— Queen ?

Son interlocuteur n'était autre qu'un de ses secrétaires détachés à la gestion de ses biens immobiliers en ville. Tout en l'écoutant, il continuait de suivre du regard son invité qui parcourait les tranches des livres de sa bibliothèque. Le sien évaluait sa silhouette, ses formes, sa tenue, son allure dans son jeans moulant, son débardeur léger, son incroyable talent à être si décontracté alors qu'il était excessivement tendu. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, Colin Queen n'avait jamais connu pareil trouble en présence d'un autre homme. Son assistant l'interpella :

# Monsieur Queen ? Vous êtes toujours là ?

— Oui, dites-leur que je dois réfléchir, répondit-il d'un ton plus froid, et envoyez-moi les détails par e-mail... Et inutile de me rappeler avant lundi, Clyde, je ne serai pas disponible.

 

A suivre dans la version intégrale...

 

03 Escort Boy BackFormat Ebook 300 pages PDF+EPUB : COMMANDER

Format Livre 300 pages : COMMANDER

Disponible en livre sur :

Amazon2 Lulu

Infiltré - Nouvelle gay | policier gay - David Cooper - Extrait

02 Infiltre AckSynopsis : Cameron Forsight est étudiant en criminologie à l'université de Stanford. Il rencontre Steve Maclane, un brun ténébreux et séduisant dont les charmes ne le laissent pas indifférent. Mais Cameron a une petite amie, Samantha Sullivan, étudiante en chimie, et il va très vite comprendre que Steve n'est pas le jeune homme qu'il prétend être.

Dans la résidence, la fête battait son plein, la musique résonnait, les basses vibraient contre les murs, les lumières mouvantes des projecteurs accentuaient l’état d’ivresse des invités. Steve dut refuser plusieurs demandes en s’excusant de n’avoir plus de produit en stock. Même si Samantha lui avait spécifié que sa formule diminuait tous les risques du Cristal, Steve veillait à ne pas mettre les étudiants en danger. Présent lui aussi, Mark gardait un œil sur lui et sur le déroulement des opérations. Il le savait attentif aux moindres mouvements suspects malgré son goût prononcé pour ce genre de fêtes.

Steve sortit sur la terrasse à l’arrière de la résidence, une bouteille de bière à la main et fronça les sourcils en pensant reconnaître une silhouette au milieu de quatre garçons bien bâtis. Il se redressa, reconnut Cameron qu’il savait seul puisque Samantha avait préféré passer sa soirée au laboratoire. Il descendit les trois marches de la terrasse et se faufila entre les étudiants pour attraper Cameron doucement par le bras.

— Hey, Cameron, fit-il faussement enthousiaste, tu viens ? J’ai un truc à te dire.

C’était une de ses réactions simulées de jeunes étudiants. Steve n’était pas de ce genre, mais son rôle exigeait aussi ce type de choses. Il entraîna Cameron à l’écart, dans un coin où étaient dressées des tables d’extérieur. Il regarda Cameron et comprit sans tarder qu’il avait forcé sur quelques verres ce soir.

— Qu'est-ce qui se passe ? fit ce dernier.

Steve arrêta son verre avant qu'il ne ramène son gobelet aux lèvres et le lui saisit :

— Doucement, Cameron…

Il huma le breuvage alcoolisé et reconnut une forte dose de vodka dans une boisson énergisante. Un cocktail à la mode dans les soirées étudiantes, détonant et dangereux pour les cardiaques.

— Je crois que tu devrais faire une pause pour le moment, reprit-il. Où est ta meilleure amie, Aileen ?

Cameron n’avait trouvé d’autre remède à ses maux et ses tracas. Une soirée de lâchée prise était nécessaire pour oublier… Il avait souri en voyant Steve et davantage quand celui-ci l’avait entraîné à l’écart.

— D’abord, je suis majeure… Et Aileen m’a laissé tomber... Elle a sans doute trouver un de ces beaux garçons à draguer.

Il prit une bière des mains d’un étudiant qui passait et ce dernier hésita. Voyant que le blond était ivre, il préféra passer son chemin et ne pas insister. Loin d’être sobre, Cameron ne tenait plus très bien debout et chancelait gaiement en gardant sa main sur le rebord de la table. Son regard resta sur Steve et il reprit :

— Tu sais… Tu me rappelles quelqu’un que j’ai connu… Quand j’étais plus jeune…

Il ramena sa main sur le haut du torse de Steve, se retenant à lui tout en glissant ses doigts sur le haut de son torse. Ils s’arrêtèrent sur la croix autour de son cou et son regard s’y baissa un instant. L’euphorie de la fête, la désinhibition de l’alcool allégeaient ses réflexions, ses retenues et par conséquent, ses préoccupations. Son regard bleu plongea dans celui de Steve et, sans aucune sorte de gêne, ses lèvres vinrent se sceller aux siennes dans un baiser d’abord léger qui se mut en baiser passionné.

Sur ce contact, Steve se retrouva pris au dépourvu. Un frisson parcourut pourtant son corps, de la tête aux pieds. Ses mains hésitantes vinrent se poser sur les joues de Cameron avant de reculer son visage du sien. Son cœur tapait plus vite maintenant, mais il devait rester plus sobre que ne l’était Cameron. Au milieu de cette fête, il ne pouvait se laisser aller, même si, depuis leur rencontre, Cameron l’attirait.

A suivre dans la version intégrale

 

02 Infiltre AckFORMAT LIVRE - 141 pages : COMMANDER

FORMAT EBOOK - 141 pages : COMMANDER

Amazon2 

COMMANDER SUR AMAZON.CA

 

Jusqu'à ce que l'Amour vous sépare - David Cooper - Extrait

01 Jusqua Ce Que Lamour Vous Separe Gay SiteRésumé : Allan Swan, 28 ans, engagé chez les Marines depuis plusieurs années, se voit contraint de retourner dans la ville de son enfance pour le mariage de sa mère. Quand il rencontre le futur époux à peine plus vieux que lui et nettement plus jeune que sa mère, c'est entre coup de coeur et coup de sang qu'il va tout faire pour annuler le mariage...

Extrait N°1

Allan Swan détestait les mariages. La raison était simple, il était prouvé que trois mariages sur quatre finissaient par un divorce et les statistiques ne mentaient jamais. Non seulement Allan Swan s’arrangeait toujours pour ne pas assister aux mariages de ses amis, mais il était évident que jamais, il ne se marierait. Malgré lui, malgré ses profondes convictions et son rejet total pour cette tradition suivie par toutes les cultures du monde, Allan Swan était justement en route pour un mariage. Et pas n’importe lequel… Celui de sa mère. Quelle ironie, pensait-il. La journée qui s’annonçait serait sans doute l’une des pires de sa vie. Mais à 28 ans, comment pourrait-il dire à sa propre mère qu’il s’opposait à cette union ? Il lui en voulait… Assis derrière le volant de sa coccinelle, Allan Swan ne prêtait même plus attention aux voitures qui le doublaient sur l’autoroute. Il se préparait mentalement à faire face à l'homme qui remplacerait son père. Car après sa mort, Allan avait compris que sa mère avait fait d'autres rencontres. Tous les deux n'en avaient jamais parlé ouvertement et bien sûr, Allan n'avait jamais été présenté à l'un de ses amants. Bien entendu, elle ne lui avait pas demandé sa bénédiction avant d'épouser ce type, mais Allan le détestait déjà…

Après une dernière heure de route, il prit la première bretelle de sortie en direction de Northfolk, petite ville du Maine à cent cinquante kilomètres de Boston. Il n’y avait plus remis les pieds depuis la mort de son père cinq ans plus tôt. Dans cette ville, les mauvais souvenirs avaient effacé les bons, ceux de son adolescence, de ses années au lycée. Puis il était parti faire ses études au MIT, études qu’il avait arrêtées après deux ans. Revenir à Northfolk ravivait des émotions qu’Allan avait voulu oublier. Et à ses yeux, le mariage de sa mère équivalait à une haute trahison envers son père.

Sa jauge d’essence au plus bas, Allan ralentit à la première station qu’il croisa et arrêta sa voiture devant les pompes. Ses réflexions ne cessaient plus et la pression augmentait en sachant qu’il verrait sa mère dans les prochaines minutes. Et par conséquent, son futur beau-père s'il ne trouvait pas un moyen efficace d’éviter ce mariage.

Il sortit de la voiture et récupéra la pompe dont il plaça l’embout dans le réservoir. Les odeurs de gasoil et de moteur s’élevaient davantage en cette saison où les températures augmentaient. Bien sûr, sa mère avait attendu le début de l’été pour préparer les festivités. Il était bientôt midi et le soleil était haut dans le ciel autant que les fortes chaleurs s'annonçaient.

Allan vit une Mercedes s’arrêter à côté de la sienne et son regard ne put s’empêcher de se poser sur l'homme aux cheveux noirs qui en sortit. La trentaine, élégant, vêtu d'un pantalon et d’une chemise noire, les talonnettes de ses chaussures résonnèrent sur le béton avant que l'inconnu ne se tourne vers lui et relève ses lunettes de soleil sur ses cheveux. Le temps de quelques secondes, le regard d’Allan croisa le sien et il en oublia le mariage de sa mère.

— C’est vous qui vous occupez du service ? demanda l’inconnu en l'interrompant dans son observation.

Allan dut prendre une pause et regarda derrière lui en constatant que cet homme s’adressait bel et bien à lui en le prenant pour un employé de la station. Il se vexa :

— J’ai l’air d’un pompiste ? renvoya-t-il.

L'inconnu leva les sourcils en examinant la tenue négligée du jeune homme qui consistait en un jeans, une paire de baskets et un débardeur blanc mettant en valeur des muscles saillants.

— Vous auriez pu, répondit-il d'un léger sourire hautain.

Il finit par le contourner et ajouta d'un ton sarcastique et moqueur :

—  Jolie votre voiture.

Allan le suivit des yeux. Rêvait-il où cet homme se fichait de lui ? Ce fut en sentant couler l’essence sur son pied, qu’Allan réalisa qu’il ne faisait même plus attention à ce qu’il faisait.

— Putain ! ragea-t-il en se reculant soudainement.

Il ôta la pompe qu’il remit à sa place, les chaussures enduites d’essence, une odeur qu’il détestait particulièrement et qu’il n’arriverait pas de sitôt à faire partir.

— Fais chier…

Allan n’était pas venu à Northfolk avec des valises de rechanges et encore moins d'autres paires de chaussures. D’un pas agacé, il marcha dans ceux de l’inconnu et entra dans le magasin en le voyant s’adresser au pompiste…

— Hey, monsieur bon chic bon genre ! Qu’est-ce qu’elle a ma voiture ?!

— Je vous demande pardon ? fit ce dernier.

— Ouais, vous arrivez en vous prenant pour je ne sais qui et vous vous permettez de critiquer ma caisse alors que vous ne me connaissez même pas !

L'homme ne quitta pas son sourire tandis que le pompiste partait faire le plein de sa Mercedes. Il rangea son portefeuille en cuir dans son pantalon de grande marque et fit face au jeune inconnu bras croisés devant lui. Ce dernier était visiblement de très mauvaise humeur. Ses lèvres se pincèrent un instant sans cesser de le détailler.

— En effet, je ne vous connais pas, ce qui est regrettable. Vous n’êtes pas d’ici, n’est-ce pas ? Si je vous avais croisé par le passé, soyez sûr que je m’en souviendrais.

Allan fut décontenancé par ces paroles. Rêvait-il ou ce type plein aux as était en train de le draguer ?! Allan se reprit, il n’avait pas le temps pour ce genre de choses !

— Ouais, ben évitez de juger les gens sur leur voiture ou leur apparence !

Il se pencha et enleva ses chaussures au beau milieu de la station devant l’inconnu. Ses baskets puaient le gasoil et il était hors de question qu’il les garde aux pieds. Il les posa sur le comptoir, partit en chercher dans un rayon et jeta des billets près de la caisse. L’inconnu l’avait observé faire avec un certain intérêt et un regard curieux. Il s’éloigna finalement vers la porte, mais fut interpellé :

— Puis-je au moins avoir votre nom ?

Allan s’arrêta un instant, regarda l’inconnu et répondit sèchement :

— Non !

Il quitta la boutique sous le regard amusé de son interlocuteur. Allan avait pris assez de retard et songeait maintenant à la rencontre à venir avec son futur-ex-beau-père.

 

Extrait N°2

Allan reporta les yeux sur la bouteille dans sa main. De toute évidence, il était le seul à accorder autant d’importance à cette enfance. Bien sûr, pourquoi Nathaniel se serait-il arrêté à ces années passées ? Ils étaient bien trop différents et Allan le savait. Il ne dit plus rien parce qu’il n’y avait plus rien à dire et il ne voulait pas continuer à se ridiculiser. Après tout, Nathaniel avait raison. Ceci devait rester dans le passé.

Nathaniel le détailla tandis que le silence revenait. Seuls les craquements de la braise sous les flammes du feu de cheminée résonnaient parfois. Il ne s’était pas attendu à pareille tournure dans leurs discussions, ni à constater les traits soudainement si préoccupés d’Allan. Il se redressa un peu et glissa sa main sur la bouteille de Scotch pour la lui ôter et la poser sur la table basse. Allan releva son regard accusateur dans le sien, mais aucun mot ne fut prononcé pour autant. Nathaniel le soutint, sincèrement désolé de constater cette rancœur dans les prunelles bleues d’Allan.

Nathaniel savait qu’il n’avait pas été particulièrement agréable depuis son arrivée à Northfolk, mais il avait réagi en proportion aux attaques du blond. Son regard toujours dans le sien, il prit conscience de leur proximité, de la tension flagrante qui régnait en cet instant plus que les autres. Il n’y avait sans doute plus de place pour les réquisitoires ou tentatives de plaidoirie. Nathaniel sentait, Nathaniel savait pourquoi cette tension régnait irrémédiablement entre Allan et lui.

Son regard bleu dans le sien, il vit son visage se rapprocher, sentit son haleine à peine alcoolisée et sucrée caresser sa peau. 

 

01 Jusqua Ce Que Lamour Vous Separe Gay Site

Format Ebook- Epub + PDF : COMMANDER

Format LivreCOMMANDER

Amazon2 

A toi pour toujours - Extrait roman lesbien

A%20toi%20pour%20toujours Back

Résumé : Lana Queen revient à Eastern Rock au Texas 15 ans après son départ pour New York... 15 années se sont écoulées et Lana n'est plus la jeune adolescente complexée par son poids dont la plupart des élèves de son lycée se moquaient. Personne ne la reconnait, pas même Kelli Marshall, 29 ans, dont elle était éperdument amoureuse quand elle n'avait que 16 ans. Leurs retrouvailles ravivent des émotions et des sentiments jamais éteints. Mais Lana était-elle prête à révéler à Kelli sa véritable identité et à assumer son ancienne vie ? 

Amazon2

Lire la suite...A toi pour toujours - Extrait roman lesbien

Sentiment troublant - tome 1 : Acceptation - Extrait roman lesbien

Sentimentstroublants SiteRésumé : Lana Queen et Emma Nollan sont collègues et amies depuis l'intégration d'Emma à la section criminelle de New York. Un soir, tandis qu'Emma décide d'oublier ses contrariétés à une table de poker, tout bascule et c'est le drame. Lana reçoit un appel des services d'urgences. Emma est hospitalisée, grièvement blessée par balle. Quand Lana interroge Emma sur les raisons de son agression, Emma refuse d'abord de se confier mais finit par avouer que l'agresseur est une femme, une ancienne petite amie avec qui elle est sortie des années auparavant. Troublée par ces aveux, Lana est prête à tout pour la sortir de ce mauvais pas... jusqu'à ce que l'enquête finisse par les rapprocher. Lana comprend dès lors que les sentiments d'Emma à son égard vont bien au-delà de l'amitié.

Lire la suite...Sentiment troublant - tome 1 : Acceptation - Extrait roman lesbien

Sisters - Extrait du roman lesbien

Sis SiteSynopsis : Lana Queen, substitut du procureur à Los Angeles est une femme à qui tout sourit. Belle, élégante, intelligente et ambitieuse, il ne lui manque qu'une seule chose : l'Amour. Après des relations infructueuses toutes vouées à l'échec, elle finit par se résigner. Mais c'est sans compter ses deux plus proches amies qui, tour à tour, vont lui présenter deux jeunes femmes... A circonstances exceptionnelles, rencontres exceptionnelles. Sans le savoir, celles que Lana va rencontrer sont soeurs, Emma et Kelli, fausses jumelles. Elle devra pourtant faire son choix entre les deux... 

Format numérique uniquement pour les Membres Premium

Ebookprem

Format livre disponible sur :

Amazon2

Lire la suite...Sisters - Extrait du roman lesbien