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Carol de Patricia Highsmith



Carol (ou les eaux dérobées) est le seul et unique roman lesbien écrit par Patricia Highsmith, d'abord publié en 1952 en version censurée sous le pseudonyme de Claire Morgan puis réédité dans sa version intégrale sous le titre « the Prince of salt » au Royaume-Uni d'abord sous le pseudonyme puis sous sa véritable signature : Patricia Highsmith.

Comme elle l'indique dans l'avant-propos du roman écrit lors de sa réédition de 1989, ce roman a tout d'abord été refusé par sa maison d'édition, puis été édité par Coward-McCann. Premier roman lesbien à donner une belle fin, il reçut une très belle critique et Patricia Highsmith souligne les nombreuses lettres, notamment de lesbiennes, reconnaissantes de lire enfin un livre qui finit bien à la différence des nombreuses représentations négatives et pessimistes de l'époque.

Thérèse, jeune décoratrice de théâtre, vit à New-York où, dans l'attente de trouver du travail dans son domaine, fait des extras dans un grand magasin pour les fêtes de noël. Le jour où elle vend à Carol une poupée pour sa fille, sa vie bascule.

Malgré la relation qu'elle vit avec Richard depuis deux ans, le souvenir de cette femme l'obsède. Au fil des rencontres qui vont découler d'un geste presque irréfléchi, elle découvre une femme en instance de divorce qui fait tout son possible pour obtenir la garde de sa fille et semble apprécier son amitié. Mais seulement, pour Thérèse, il ne s'agit plus uniquement d'amitié, mais d'un besoin viscéral de Carol, de sa présence. Ce qu'elle éprouve pour elle l'envahit à chaque moment passé ensemble, même si elle tait tout d'abord ce qui s'avérera être de l'amour.

Deux personnalités que je qualifierais de complexes tout en ne l'étant pas. Thérèse est fascinée, obnubilée par Carol, cette femme plus âgée qu'elle qui se trouve à un tournant de sa vie, qui l'accueille dans celle-ci, qui lui fait partager cette vie de luxe, qui va lui faire découvrir l'amour qu'elle n'a jamais éprouvé pour Richard et qui, au final, acceptera l'inévitable lors d'un périple en voiture. Carol est torturée par les manigances de son mari pour obtenir la garde de leur fille, elle voit, elle ressent, elle vit l'amour de Thérèse en ne voulant pas y céder tout d'abord et en s'abandonnant finalement aux sentiments de la jeune femme quoi qu'il lui en coûte.

J'ai personnellement adoré ce livre. Pour un roman écrit il y a plus de soixante ans, on retrouve malheureusement beaucoup de ces clichés, idées préconçues et réactions actuels. Carol et Thérèse sont belles, de fraîcheur pour la plus jeune, d'intensité et de tourments pour la plus âgée.
Je recommande vraiment ce livre... et pourquoi pas son adaptation cinématographique que je n'ai pas encore vue, mais, qui, si elle colle bien au livre, doit être superbe.

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