Skip to main content

Déteste-moi tant que je t'aime

Detest Moi Site B9dccbc5

Product SKU: 000002-KM416554
► Résumé : Emma, jeune femme de 28 ans enrôlée chez les Marines depuis des années, retourne à Northfolk pour le mariage de son père. Elle ne connait ni la mariée, ni ses antécédents et quand elle constate sa beauté et son âge bien trop jeune pour son père, elle décide d’annuler cette union. Mais ce sera sans compter sur le caractère de sa future belle-mère. L’union ne sera peut-être pas celle que tout le monde attendait… ► Nombre de mots : 29001 ► Genre : Comédie romantique, romance ► Public : Adulte, jeune adulte ► Niveau d'érotisme : ★★★☆☆

4,90 €

Format livre disponible sur : 

Amazon2 

EXTRAIT

Emma Nollan détestait les mariages. La raison était simple, il était prouvé que trois mariages sur quatre finissaient par un divorce et les statistiques ne mentaient jamais. Non seulement Emma s’arrangeait toujours pour ne pas assister aux mariages de ses amis, mais il était évident que jamais, elle ne se marierait. Malgré elle, malgré ses profondes convictions et son rejet total pour cette tradition suivie par toutes les cultures du monde, Emma était justement en route pour un mariage. Et pas n’importe lequel… Celui de son père. Quelle ironie, pensait-elle. La journée qui s’annonçait serait sans doute l’une des pires de sa vie. Mais à 28 ans, comment pourrait-elle dire à son propre père qu’elle s’opposait à cette union ? Elle lui en voulait… Assise derrière le volant de sa coccinelle jaune, Emma Swan ne prêtait même plus d’attention aux voitures qui la doublaient sur l’autoroute. Elle se préparait mentalement à faire face à la femme qui remplacerait sa mère. Son père ne lui en avait jamais parlé, ne les avait même pas présentées. Et bien entendu, il ne lui avait pas demandé sa bénédiction pour lui demander sa main. Emma la détestait déjà…

 

*  *  *

 

Emma prit la première brettelle de sortie en direction de Northfolk, petite ville du Maine à cent cinquante kilomètres de Boston. Elle n’y avait plus remis les pieds depuis la mort de sa mère cinq ans plus tôt. Dans cette ville, les mauvais souvenirs avaient effacé les bons, ceux de son adolescence, de ses années au lycée. Puis elle était partie faire ses études au MIT, études qu’elle avait arrêtées après deux ans. Revenir à Northfolk ramenait donc des émotions qu’Emma avait voulu oublier et à ses yeux, le mariage de son père équivalait à une haute trahison envers sa mère.

Sa jauge d’essence au plus bas, Emma ralentit à la première station qu’elle croisa et arrêta sa voiture devant les pompes. Ses réflexions ne cessaient plus et la pression augmentait en sachant qu’elle verrait son père dans les prochaines minutes et par conséquent, sa future belle-mère si elle ne trouvait pas un moyen efficace d’éviter ce mariage.

Elle sortit de la voiture et récupéra la pompe dont elle plaça l’embout dans le réservoir. Les odeurs de gasoil et de moteur s’élevaient davantage en cette saison. Bien sûr, son père avait attendu le début de l’été. Il était bientôt midi et le soleil était haut dans le ciel autant que les températures annonçaient de fortes chaleurs.

Emma vit alors une Mercedes s’arrêter à côté de la sienne et son regard ne put s’empêcher de se poser sur la femme qui en sortit. La trentaine, élégante, vêtue d’une jupe tailleur et d’un chemisier noir, ses talons résonnèrent sur le béton avant qu’elle ne se tourne vers elle et relève ses lunettes de soleil sur ses cheveux. Le temps de quelques secondes où le regard d’Emma croisa celui de cette femme, elle en oublia le mariage de son père.

— C’est vous qui vous occupez des pleins ? demanda l’inconnue.

Emma dut prendre une pause et regarda derrière elle en constatant que cette femme s’adressait bel et bien à elle en la prenant pour un employé de la station. Elle se vexa :

— J’ai l’air d’un pompiste ?

La femme leva les sourcils en examinant la tenue négligée de la jeune femme qui consistait en un jeans taille basse, une paire de basket et un débardeur blanc.

— Vous auriez pu, répondit-elle.

Elle finit par lui sourire et la contourna :

—  Très jolie votre voiture.

Emma la suivit des yeux. Rêvait-elle où cette femme hautaine se moquait d’elle ? Ce fut en sentant couler l’essence sur son pied, qu’Emma réalisa qu’elle n’avait même plus fait attention à ce qu’elle faisait.

— Putain ! ragea-t-elle en se reculant soudainement.

Elle ôta la pompe qu’elle remit à sa place, les chaussures enduites d’essence, une odeur qu’elle détestait particulièrement et qu’elle n’arriverait pas de si tôt à faire partir.

— Fais chier, ragea-t-elle…

Car Emma n’était pas venue à Northfolk avec des valises de rechanges et encore moins plusieurs paires de chaussures. D’un pas agacé, elle marcha dans ceux de l’inconnue et entra dans le magasin en la voyant s’adresser au pompiste…

— Hey, Madame bon chic bon genre ! Qu’est-ce qu’elle a ma voiture ?!

— Je vous demande pardon ?

— Ouais, vous arrivez en vous prenant pour je ne sais qui et vous vous permettez de critiquer ma voiture alors que vous ne me connaissez même pas !

La femme ne quitta pas son sourire tandis que le pompiste partait faire le plein de sa Mercedes. Elle rangea son portefeuille dans son sac à main noir de grande marque et fit face à la jeune inconnue devant elle qui, bras croisés, était visiblement de très mauvaise humeur. Ses lèvres se pincèrent un instant sans cesser de la détailler.

— En effet, je ne vous connais pas, ce qui est regrettable. Vous n’êtes pas d’ici, n’est-ce pas ? Si je vous avais croisée par le passé, soyez sûre que je m’en souviendrais. Emma fut décontenancée par ces paroles. Rêvait-elle ou cette bonne femme pleine aux as était en train de la draguer ?! Emma se reprit, elle n’avait pas le temps pour ce genre de choses !

— Ouais, ben évitez de juger les gens sur leur voiture ou leur apparence !

— Elle se pencha et enleva ses chaussures au beau milieu de la station devant l’inconnue. Ces baskets puaient le gasoil et il était hors de question qu’elle les garde aux pieds. Elle les posa sur le comptoir, partit en chercher dans un rayon et jeta des billets près de la caisse. L’inconnue l’avait observée faire avec un certain intérêt et un regard curieux. Elle s’éloigna finalement vers la porte mais fut interpellée :

— Puis-je au moins avoir votre nom ?

Emma s’arrêta un instant, regarda l’inconnue et répondit :

— Non !

Elle quitta la boutique sous le regard amusé de son interlocutrice. Emma avait pris assez de retard et songeait maintenant à la rencontre à venir avec sa future-ex-belle-mère.